Le roman de Jérémie Gindre retrace l'itinéraire d'une passion, celle d'un jeune garçon pour l'archéologie, de l'enthousiasme de ses premières découvertes jusqu'à ses désillusions.
Donald, fils d'agriculteur de l'Ouest canadien est un peu particulier. Il n'a pas les mêmes centres d'intérêt que les gamins de son âge. Curieux, débrouillard et intrépide, ce qu'il aime c'est arpenter sa vallée à vélo ou en canoë pour en comprendre la géographie et y dénicher les vestiges du passé. Il se rend compte que si le sous-sol regorge d'ossements de dinosaures et que subsistent les vestiges des pionniers, il ne reste quasiment plus aucune trace des anciennes tribus indiennes qui ont occupé les lieux depuis des milliers d'années. C'est comme s'ils n'avaient jamais existé.... La lecture des anciens bulletins du Bureau américain d'ethnologie de son grand-père éveillent en lui une véritable fascination pour les techniques des premières nations. Une passion qui va déclencher sa vocation .
Ce récit passionnant, qui se lit comme un roman d'aventure, invite à un merveilleux voyage de la Saskatchewan (province coincée entre l'Alberta et le Manitoba ) aux Rocheuses en arpentant la Prairie. Les descriptions des paysages, des atmosphères , des odeurs fournissent une multitude de détails puissamment évocateurs qui donnent l'impression d'y être. Je me suis demandé comment un auteur qui habite un pays aussi petit que la Suisse peut avoir une telle connaissance des grands espaces...
L'histoire de Donald est aussi un questionnement sur le sens d'une discipline destinée à produire de l'information culturelle car quoi bon exhumer un passé s'il n'est juste destiné qu'à entretenir le folklore ?
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Quel ennui ! La découverte de la passion de l’archéologie chez un jeune canadien. Il va se débrouiller pour se rendre avec son cousin dans le Montana à la découverte des Amérindiens et des bisons. Les éléments étaient là pour me plaire. Des descriptions inutiles, du blabla, pas facile à suivre, pas vraiment d’histoire.
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Cinq nouvelles sur "rien" la banalité totale, les réflexions d'un jeune ado qui part en camping avec ses parents, les remarques d'un jeune homme coincé dans une dameuse après une avalanche, les collections bizarres d'une jeune femme, le travail sur la mémoire durant un séminaire, un coureur à pied qui ne ressent pas son côté gauche, bref rien de passionnant.
La quatrième de couverture parlait de récits basés sur l'étude des émotions et de drôlerie, je n'ai rien lu de tout cela et j'ai tourné à chaque fin de nouvelle la page pour lire la suite, ce ne sont pas les meilleures que j'ai pu lire jusqu'à présent.
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J'ai lu avec bonheur les "Trois réputations" de J. Gindre. Trois nouvelles, trois histoires qui foisonnent d'imagination et frappent par leur réalisme: l'individu, souvent farouche, original, poursuit sa quête d'un idéal de vie dans un environnement pas toujours accueillant. Elles sont magnifiquement racontées, dans un style très agréable, sans parti pris ni pathos, tels des témoignages. On aurait envie de poursuivre la lecture d'autres histoires de la même veine littéraire. C'est une belle découverte.
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Cinq nouvelles explorent avec brio le psychisme de points de vue narratifs bien particuliers.
Recueil de cinq nouvelles de l'artiste et écrivain suisse Jérémie Gindre, paraissant fin août 2013 chez L'Olivier, "On a eu du mal" semble emblématique de l'art de l'exploration de l'apparemment anodin que revendique l'auteur tant dans ses écrits que dans ses installations et autres travaux artistiques.
Issues d'une résidence aux Centre interfacultaire en sciences affectives et Centre interfacultaire en neurosciences de l'université de Genève (dans le cadre du programme Artists-in-Labs), ces nouvelles portent bien la marque d'une volonté de recréer au millimètre l'angle psychique particulier que doit fournir le point de vue d'un protagoniste choisi.
"Variété des passions", la première nouvelle, et sa famille canadienne en vacances au camping dans l'Alberta, écrite par les yeux du petit garçon, Paul, développe ainsi un charme subtil, où le mélange d'angoisses, d'inquiétudes, de projections qui peuvent traverser l'esprit du sujet sont tempérées régulièrement par son retour à une calme simplicité, dans une tonalité qui évoque la magnifique nouvelle "Le courage à l'âge de douze ans" de Jean-Marc Agrati, et dans une structure narrative qui laisse au lecteur tout le soin d'imaginer, peut-être, à chaque instant, le potentiel d'horrible ou de simplement angoissant dissimulé derrière le très ordinaire.
"Et tout casser", qui suit pas à pas la montée de troubles obsessionnels de moins en moins ordinaires chez une jeune fille, est pareillement troublante dans sa manière de faire cheminer le lecteur aux côtés de la protagoniste, parfois de très près, voire de l'intérieur, où le caractère normal de ses actes est éclatant, parfois à une légère distance qui suffit à faire brutalement exploser la folie qui est à l'œuvre.
"L'anorak", nouvelle claustrophobe par excellence, nous installe plus ou moins confortablement aux côtés d'un employé de station de ski, coincé dans la cabine d'une dammeuse ensevelie par une avalanche, et attendant les secours. Étonnant exercice de style, qui distille avec une grande finesse les mécanismes psychiques utilisés pour espérer, se calmer et ne pas céder à une panique légitime.
"Moitié moins" est encore un travail minutieux, et néanmoins alerte et presque poétique, de mise en doute du point de vue, accompagnant le jogging matinal d'un homme qui, suite à un accident cérébral, ne perçoit plus correctement tout ce qui se situe dans son hémisphère de vision gauche...
"Un été sans guêpes", enfin, et son groupe de sujets volontaires d'expériences en sciences cognitives, rassemblés dans une villa universitaire, résonne du côté de l'expérience vécue dans "Les normaux" de David Gilbert, et rejoint la premère nouvelle du recueil en proposant au lecteur un anodin presque insoutenable d'attente angoissée.
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J'ai bien aimé ce livre.
A chaque nouvelle un nouveau lieu, souvent dans la nature. J'ai souvent du mal avec les descriptions mais cette fois non. On est vraiment embarqué, de manière temporaire puisque ce sont des nouvelles, avec les personnages dans le moment qu'ils sont en train de vivre. On en apprend un peu sur eux mais pas tout. C'est comme lorsque l'on croise des gens, dans le bus ou dans une salle d'attente ou dans une soirée ... parfois on apprend quelques trucs sur ces gens puis ils s'en vont et on ne les revoit plus jamais et on n'en saura jamais plus sur leur vie. Cela m'a fait le même effet, on est avec les personnages le temps de quelques pages, on sait ce qu'ils pensent, leur problématique du moment, ce qu'ils ressentent et puis ... plus rien. Mais c'est vraiment bien fait.
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Ce livre met en résonance trois récits de vie à travers trois personnages forts, exclus d’une société qui ne les voulait plus ou dont ils ne voulaient pas. Engagés dans une relation de dépendance avec un environnement dur, qu’ils modèlent à la guise de leur mal-être dans un rapport d’amour et de destruction, ils sont observés par un narrateur ou une narratrice au regard intime, avec une distance de guide touristique ou le détachement d’une discussion anodine avec son chien. Chacun à sa façon, ces personnages laissent en fin de lecture l’empreinte de leur puissance de vie.
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Saskatchewann, Alberta...Donald parcourt les grandes Prairies de l'ouest américain à la recherche des traces de l'existence des indiens. Je connais les lieux, jusqu'à la Colombie britannique et, pour avoir travaillé deux ans sur les indiens d'Amérique du Nord, je n'ai pas appris grand chose; c'est plutôt une remise en mémoire.
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