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Citation de Sarahcarabin


Le premier point à prendre en compte est le fait que la production globale actuelle est quantitativement suffisante pour assurer l'alimentation de l'ensemble de la population mondiale. La disponibilité alimentaire mondiale est de 2 790 calories par jour et par personne (données de 2001-2003), ce qui pourrait être suffisant. La sous-alimentation qui affecte aujourd'hui un milliard d'individus pourrait être éradiquée par une réorganisation de la production, notamment avec une réorientation vers la multiplicité des cultures vivrières et par un rééquilibrage du stock calorique, fort mal distribué (3 490 calories par jour et par personne dans les pays développés, contre 2 254 en Afrique subsaharienne). Quant à la malnutrition (carences en vitamines et minéraux) et à son envers, l'obésité et le surpoids (provoqués essentiellement par la diffusion des habitudes alimentaires promues par le secteur agroalimentaire et la grande distribution), qui affectent chacune un milliard d'individus, ils pourraient être résorbés, sans augmentation quantitative globale, par une réorientation vers une agriculture paysanne développant des pratiques agro-écologiques. Si l'agriculture industrielle actuelle fait valoir de manière tronquée sa supériorité, notamment en termes de productivité par hectare, une évaluation plus globale, incluant l'ensemble des coûts directs et indirects (notamment écologiques), invite à faire pencher la balance de l'efficacité du côté de l'agriculture paysanne. De fait, l'agriculture industrialisée est entraînée dans un cercle vicieux, marqué notamment par l'épuisement et la salinisation des sols, la multiplication des insectes résistant aux pesticides, la hausse des pathologies du bétail ; en outre, elle provoque une baisse du pouvoir nutritif des produits, notamment des fruits et légumes à croissance rapide. Enfin, il faut indiquer que les surfaces agricoles consacrées à des cultures non alimentaires (agrocarburants notamment) doivent être restituées à leur vocation initiale, ce qui offre une marge de manœuvre importante pour assurer à l'ensemble de l'humanité une alimentation quantitativement et qualitativement satisfaisante. On dispose également de deux leviers importants pour atteindre et maintenir cet impératif élémentaire : d'une part, une limitation de l'élevage, particulièrement glouton en énergie et en surfaces (40 % des grains actuellement produits sont destinés à l'alimentation animale) et écologiquement dangereux (importantes émissions de gaz à effet de serre) ; d'autre part, une élimination du gâchis alimentaire (évalué à 30 % au moins dans le système alimentaire industriel mondial, et à 100 milliards de dollars par an uniquement aux États-Unis). (p. 190-192)
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