L'homme ne voyage en avion que depuis peu au regard de son lointain passé. Comparés aux quelques centaines de milliers de générations humaines, les quelques cent ans de l'aviation font pâle figure. Nous ne disposons pas de cadre de référence instinctif sur ce sujet. Le sentiment d'appréhension et d'impuissance qu'éprouve le passager aérien ne diminue pas à la seule lecture d'un rapport statistique. Or ce sentiment d'impuissance déclenche souvent la peur. A bord d'un avion, à onze mille mètres d'altitude, la stratégie d'évitement classique, fuir ou faire le mort, n'a aucun sens. (p. 65)
Il est une vérité toute logique : nous sommes entourés d'organismes qui descendent de survivants (héritant au passage de leurs qualités de survie et de reproduction). Il en est de même pour les personnes vivantes aujourd'hui : seuls ceux de nos aïeuls qui ont réussi à prendre les bonnes décisions (et qui ont eu de la chance) ont pu raconter leur histoire, procréer et protéger leurs enfants. (p. 59)