Avant quatre heures le ciel s’éclaircirait. J’ai toujours prêté une attention démesurée à l’heure. Cela fait partie des problèmes que m’ont posés mes quelques passages dans le monde du travail : cette prévisibilité incontournable qui exaspère tous les employés, une pléthore d’horloges et, juchée sur mon cou trop maigre, ma tête qui suit leurs cercles parfaits, qui tourne, encore et encore. Je me rappelle avoir travaillé dans un bureau à Boston et, au cours de la deuxième semaine, avoir un jour levé les yeux vers l’horloge alors qu’il était deux heures et demie et non quatre heures et demie comme je l’espérais. Je m’étais mis à pleurer, de vraies larmes, salées (certainement dues aussi aux cinq doubles scotchs de mon déjeûner).