Que l'on s'abandonne à l'ivresse, à la rêverie ou à l'élan dionysiaque de la création artistique, que l'on se rompe à la discipline la plus rigoureuse des ascèses ou à celle d'un érotisme sadomasochiste libéré de tout tabou, la recherche est la même: trouver le moyen de franchir - ne serait-ce qu'un instant - la ligne de partage entre conscience et inconscient, entre raison et déraison, entre plaisir et souffrance, et même, au point ultime de cette démarche, réussir à abolir la frontière entre la vie et la mort. Alors toutes ces distinctions essentielles sur lesquelles reposent les «jeux du vrai et du faux» se révèlent soudain bien floues et ténues.
Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si on peut penser autrement qu'on ne pense et percevoir autrement qu'on ne voit est indispensable pour continuer à regarder ou à réfléchir.