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Citation de Cielvariable


À mon arrivée au cégep, à Québec, ma ville natale, j’étais encore très fragile. Et c’était visible au premier coup d’œil. Disons que j’avais tendance à ne pas trop m’arranger. Si j’avais pu, je serais allée en cours en pyjama. Pas question de me mettre belle ou de me maquiller. Je n’en avais aucune envie. Je me suis donc présentée en jeans avec une chemise à carreaux trop grande pour moi. Je ne me suis pas coiffée non plus. Je m’étais contentée d’un coup de peigne dans mes longs cheveux blonds en sortant de la douche, sans les sécher.

Ce qui trahissait vraiment ma peine, c’est la douleur qu’on pouvait lire dans mes yeux bleus. On m’a toujours dit que j’avais les yeux couleur de mer. Et c’était encore plus vrai lorsque je pleurais beaucoup…

J’y allais donc à reculons. Sydney-Lune, ma jumelle, m’avait convaincue que c’était la meilleure façon de me changer les idées. (Je sais, elle a un nom bizarre, mais mes parents aimaient être originaux.) Nous n’avions qu’un seul cours ensemble pendant la première session, mais je savais que je pouvais compter sur sa présence entre les périodes de classe et à l’heure du midi. Pour le reste, je m’étais dit que je m’installerais au fond de la classe sans parler à personne.

J’ai raté mon coup.

Lundi 19 août, huit heures, premier cours de la session : histoire. J’ai franchi la porte quelques minutes avant le début de la séance et me suis installée à la dernière table pour deux. Je pensais être seule et avoir la paix. Un gars est entré dans la classe, tout juste avant que l’enseignant ferme la porte. Évidemment, il s’est assis à côté de moi en me lançant son plus beau sourire, auquel j’ai répondu, un peu gênée. À mon grand dam, le professeur a annoncé que les places que nous avions choisies seraient les mêmes pour toute la session et que la personne assise à nos côtés deviendrait notre coéquipier pour tous les travaux. Eh merde… Moi qui pensais que seuls les profs du secondaire fonctionnaient comme ça…
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