l’instant où elle le toucha, une chaleur bourdonnante se propagea dans son corps. Elle retint un cri. L’étrange vibration s’intensifia, comme une électricité sensuelle qui envahissait chaque cellule de son être . Leurs regards se rencontrèrent. Ses yeux brillaient et elle se demanda s’il ressentait la même chose . Elle inspira profondément pour essayer de calmer son cœur qui battait la chamade, mais c’était impossible. Son parfum s'enroulait autour d’elle comme un ruban de satin.
Son odeur lui donnait envie de faire des choses érotiques, des choses qu’elle n’avait encore jamais faites. Lui lécher le cou, par exemple.
Avait-il seulement conscience que son odeur était irrésistible ? Bien sûr que oui. C’était sans doute une eau de Cologne contenant des phéromones conçues pour faire perdre la tête à toute femme, même la plus intelligente. Et sa culotte.
Quand son pouce effleura sa lèvre inférieure, son cœur cogna contre ses côtes.
Chaque seconde parut durer une éternité et l’air devint si dense qu’elle eut du mal à respirer.
Il baissa la tête. Ses lèvres caressèrent les siennes en un doux baiser. Un baiser qui éveilla tous ses sens.
Elle se sentit fondre alors qu’un plaisir intense la traversait, faisait grimper la température de son corps d’une centaine de degrés. Elle glissa ses paumes sur son torse et serra les pans de son costume.
— Eric, gémit-elle contre sa bouche.
Il grogna en l’entendant prononcer son prénom et son baiser se fit plus pressant. Il glissa sa langue dans sa bouche pour la goûter, jouer avec elle et la tenter.
Il colla ses lèvres contre les siennes en un baiser possessif. Un raz-de-marée d’émotions l’emplit, tout aussi intense que lors de leur première nuit ensemble. Il mordilla sa lèvre, et elle sentit sa détermination faiblir. Elle lui rendit son baiser.
Je dois découvrir ce que je suis. Je dois savoir la vérité.
Depuis sa plus tendre enfance, elle faisait des rêves dans lesquels elle voyait l’avenir. C’était un songe qui l’avait menée ici ce soir. Jusqu’à cette maison. Au fond de ses tripes, elle sentait que les réponses qu’elle avait cherchées toute sa vie étaient cachées derrière ces lourdes portes.
D’après son rêve, quelque part dans cette demeure se trouvait un livre qui expliquait ce qu’elle était réellement. Une bonne fois pour toutes.
Il était temps qu’elle découvre la vérité. Elle désirait savoir si elle appartenait au bien ou au mal.
Elle avait troqué une prison créée par ses parents surprotecteurs contre la cage dorée d’un mariage sans amour. Elle n’était pas plus proche de découvrir sa véritable nature, ni si elle était seulement humaine.
L’attirance physique, le bourdonnement qu’il avait ressenti lorsqu’il l’avait touchée n’avait rien de commun avec tout ce qu’il avait pu connaître avec d’autres partenaires.
Il avait été incapable de lui résister.
Il regarda par la fenêtre la pelouse de Stephen, tondue à la perfection. Étonnamment, tout semblait normal dans le jardin. Les fleurs printanières avaient éclos, l’herbe était vert vif après le brun de l’hiver et le vent secouait les feuilles au sommet des arbres. Mais il savait que ce n’était qu’une illusion.
Les pulsations de désir déclenchées par son contact déferlèrent à travers son corps comme une vague torride, qui la submergea et lui donna envie de plus. Elle ne pouvait s’expliquer l’attirance qu’elle ressentait pour lui. En voyant son regard enfiévré, elle sut qu’il ressentait la même chose.
Elle se détendit entre ses bras puissants, se sentant protégée par sa force et son assurance. Ils commencèrent lentement à se balancer au rythme de la musique qui résonnait dans le jardin.
— Tu es sublime.
Certaines nuits, elle se sentait attirée vers le sentier, comme si la vérité exerçait une attraction magnétique sur elle. Mais elle avait trop peur pour son bébé pour s’y abandonner. Les cauchemars continuaient de hanter ses nuits.
Dans ses rêves, des animaux aux crocs acérés déchiraient sa peau pendant qu’elle entendait son bébé pleurer dans le noir. Chaque soir, elle priait pour que les songe cessent.
Mais cette fois, ses prières ne furent pas exaucées.
Elle ouvrit la bouche pour laisser entrer sa langue. Il avait un goût épicé et viril, dominant. Tout ce qui lui déplaisait d’habitude, mais semblait soudain l’attirer comme un aimant.
Il trouva l’attache de son soutien-gorge. Quelques instants plus tard, ce dernier tombait par terre. Il s’assit sur ses talons avant de passer les pouces sous l’élastique de sa culotte pour la baisser jusqu’à ses chevilles. Elle alla rejoindre le soutien-gorge sur le plancher.
Maudit soit Eric Nordstrom. S’il n’avait pas été à la fête ce soir-là, elle ne se serait pas laissé distraire. Elle aurait trouvé ce livre et saurait ce qu’elle était. Mais non, il avait fallu qu’il lui fasse tourner la tête avec son charme et ses mots doux.
Cependant, elle ne se leurrait pas. Elle se retrouvait dans cette situation par sa propre faute. Même si elle avait envie de faire des reproches à Eric, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même.