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Citation de mimo26


Je me remettais encore de ma mort, et croyez-moi c’est un sacré come-back.

Je suis mort deux fois à l’hôpital après avoir été poignardé, et la dernière chose dont je me souviens, juste avant de me réveiller vraiment, c’est de Leonard assis là, à s’empiffrer de biscuits à la vanille en attendant mon réveil. En fait, j’étais conscient, mais j’arrivais à peine à soulever les paupières et ne pouvais que l’entrevoir. Par vagues, j’avais l’impression de dériver lentement sur un bateau en direction de nulle part, un bâton dans le zizi. En réalité, c’était un cathéter, mais on aurait dit un bâton – un gros.

Ce sont des médecins et des infirmières qui m’ont sauvé du grand plongeon dans le noir, alors je n’ai pas remercié Jésus en revenant à moi. J’ai remercié l’équipe médicale, leurs années d’études et leurs formidables compétences. J’ai toujours pensé que, si j’étais médecin et que je sauve la vie de quelqu’un, et que ce quelqu’un à son réveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever.

Bref, résultat, j’étais de retour parmi les vivants. Il m’a fallu plusieurs mois pour récupérer, puis j’ai fini par pouvoir sortir régulièrement, et ce jour-là j’étais tout seul. La période où on me nourrissait par un tube dans la gorge (pas le même que celui dans mon sexe, je tiens à le préciser) m’avait fait perdre quelques kilos, mais ces derniers temps je reprenais des forces. Je me sentais capable de soulever des haltères et de botter le cul d’un gorille en colère (quoique peut-être pas en combat loyal).

Cela dit, il y avait aussi des jours où je me mettais à pleurer de manière incontrôlable et où j’avais la concentration d’un écureuil. Les docteurs m’avaient prévenu qu’il y aurait des moments de ce genre, où non seulement je me saurais mortel, mais où je me prendrais cette notion en pleine poire. Regarder des dessins animés m’a bien aidé. Je me suis rétabli assez vite, à la surprise des docteurs qui ne constatèrent pas chez moi de réel stress post-traumatique. Sans l’exprimer à voix haute, je me disais : « Non, ça, c’est seulement quand je tue des gens. » J’avais appris à vivre avec ce stress comme avec un vieux compagnon querelleur. Ayant fréquenté Leonard une bonne partie de ma vie, j’avais de l’expérience. Quant au fait de me rétablir si vite, j’avais toujours été comme ça : mes capacités de récupération et la solidité de mon crâne m’avaient bien servi jusque-là.
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