Cold in July (2014) - Bande-annonce VF
On n'est pas vraiment mort tant que quelqu'un se souvient de nous.
Quand le ciel s'éclaira, ils découvrirent un spectacle stupéfiant.
Le paysage s'était métamorphosé et la verdure avait déserté le monde. Les arbres ressemblaient à des squelettes de géants tombés du ciel, tendant leurs os dans toutes les directions. Sur le sol, c'était la même horreur. Le vert avait viré au gris et au marron, et les sauterelles s'ouvraient en bourdonnant un chemin à coups de mandibules dans le matin sec de l'été ; elles frappaient la voiture avec une telle violence que la peinture s'écaillait.
Se frayant tant bien que mal un passage dans ce nuage vivant, ils roulèrent lentement jusqu'à Holiday, où, aux premières vraies lueurs du matin, des vagues d'insectes enveloppaient les rues et les bâtiments. Au sommet de la butte surplombant le drugstore, la verdure disparut sous leurs yeux, comme d'un coup de baguette magique.
Comparés à lui, ma mère, mes amis et moi-même on s'en sortait plutôt bien sur l'échelle de gravité des péchés. Mais, à ce moment-là ce qui m'effraya fut plutôt de comprendre cet état d'esprit qui faisait que certaines personnes tombaient dans la religion. Il n'y avait peut-être aucune hiérarchie dans cette gravité et c'était à chacun de nous de décider de ce qui était bon ou pas. Peu importait ce que vous faisiez, la seule chose qui comptait, c'était de savoir si vous alliez vous faire pincer ou si vous pouviez continuer à vivre avec vos choix. Ce fut pour moi une sorte de révélation.

- Moi, je n'ai que ces vêtements et cette casquette. Et les semelles de mes chaussures sont pleines de trous. J'ai été obligé de les garnir de carton.
- J'ai réparé les miennes de la même manière, mon garçon.
- J'ai un sucre d'orge à la menthe que j'ai volé dans une boutique. Il est un peu abîmé parce que je l'ai gardé dans ma poche de devant, mais je peux le partager avec toi, si tu veux.
- D'ac.
Gloose le sortit de sa poche. Il était en piteux état, en effet, mais l'adolescent en rassembla les morceaux et en versa la moitié dans la main de son compagnon.
Lee les enfourna dans sa bouche d'un seul coup. Des peluches et de la terre y étaient collées, mais il les considéra comme des épices tant il avait faim. Son dernier repas remontait à deux jours - une chaussure bouillie qu'un hobo et lui avaient fait cuire au bord de la voie ferrée. Ils avaient ajouté une pomme de terre dans l'eau, mais lui n'en avait pas eu, et la chaussure, bien que coupée et suffisamment bouillie pour être mangée, avait conservée le goût de la teinture pour cuir et, plus tard il avait vomi.
C'est un des privilèges de l'enfance, on s'enthousiasme facilement mais on peut oublier quelque chose tout aussi vite.
Je compris ce qui se passait quand je me souvins qu'on était dimanche. J'avais plus ou moins perdu la notion du temps depuis notre fuite, mais tout à coup ce que je voyais me rappelait quel jour on était. C'était un groupe de baptistes qui participaient à un baptême. J'avais déjà assisté à ça. A moi aussi, on avait fait le coup, mais j'étais trop jeune à l'époque et je ne me rappelais pas grand chose....
A partir du moment où on manque de vous noyer et que le pasteur prononce certaines formule au-dessus de vous, le Paradis vous est acquis et saint Pierre s'affaire déjà à épousseter votre siège et à tendre les cordes de votre harpe. Vu que, dans la région, presque tout le monde était baptiste et que les champs et les prisons en étaient remplis, ça semblait somme toute un assez bon plan.
- Pourquoi suis-je comme ça ?
- T’es black et gay et sexuellement complexé, et donc tu te trouves doublement oppressé par la société blanche et en en même temps tu es émotionnellement mal armé pour t’adapter à la communauté black et macho à la quelle tu appartiens par la naissance…
- Ah ouais, c’est exact. J’avais oublié.
En fait , elle n'aime personne . Même son chien refuse de jouer avec elle si elle ne s'attache pas une côtelette de porc autour du cou .
Papa ? Avoir peur ? Pour moi , il était invincible . C'était le genre d'homme à aller à la chasse à l'ours avec une tapette à mouches et à obliger l'ours à rentrer avec lui , en portant la tapette .
- Tu sais, je pige pas. Ma femme aime bien qu'on parle comme il faut. Tu vois le truc ? Je ne suis pas censé dire "chatte" parce que c'est dégradant. Si je l'appelle "ma chatte", je me rends bien compte que c'est dégradant. Y a certaines femmes que je trouve "connes", tu me suis. Et certains types de vraies "bites". Je veux dire, tu peux avoir un "con" et pas être une "conne". Ou en avoir un et en être une. Mais je parviens pas à suivre le raisonnement d'Amy. Quand je dis que je veux un peu de chatte, je dis que je veux un peu d'amour, c'est pas elle que je traite de "chatte", c'est sa chatte. Et, tu vois, c'est un mot d'argot qui convient tout aussi bien pour ce qu'elles ont entre les jambes que "bite" ou "queue" pour ce qu'on a dans nos pantalons. Si quelqu'un me traite de "bite", ça peut me foutre en rogne, mais si Amy me dit qu'elle veut un peu de bite, le sens est différent, tu ne crois pas ?