Les nuages s’étaient rassemblés au-dessus de la ville, tel un troupeau de grosses bêtes noires poussées par le vent. Ils étaient arrivés par la mer en lent cortège sombre, le matin même. Depuis, tout le monde attendait que l’orage éclate, mais les heures passaient et l’averse refusait de tomber. Le ciel pesait de plus en plus lourd à mesure que la journée avançait. Il donnait l’impression de vouloir écraser les toits couverts d’ardoise. On pouvait croire, en levant le nez, que les plus hautes cheminées allaient crever la panse des géants aériens chargés de pluie. Mais rien de tel ne se produisit.