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Citation de Johankerganec


Les pensées de Paul étaient au diapason de cette triste journée. Bien
qu’ayant réussi à surmonter partiellement son chagrin, il ne parvenait
pas à faire son deuil de celle qu’il avait aimée.
Il marchait comme un somnambule sur cette plage désertée par
les baigneurs, dont la marée montante effaçait chaque jour les pas, à
l’image de la vie faisant disparaître la trace des êtres, blanchissant une
page pour l’écrire à nouveau.
Pourrait-il encore éprouver de la joie, goûter sans remords aux fruits
du bonheur, partager ces mille instants précieux qui font les jours heureux ? Il en doutait mais s’accrochait au moindre espoir et continuait
d’avancer dans sa vie comme il se traînait sur cette plage, la tête inclinée vers le bas, regardant sans les voir les débris rejetés par la mer.
Il n’aurait su dire avec certitude ce qui lui fit relever le chef, mais il
distingua alors une forme d’apparence humaine, noyée dans les fines
gouttelettes d’eau en suspension dans l’air glacé. Cette apparition était
précédée de quelques centimètres par la lumière du soleil sourdant d’une trouée dans les nuages. Elle créait devant le marcheur une flaque
brillante qui le précédait comme un chien fidèle, bougeant lorsque
l’homme avançait et restant immobile lorsqu’il se penchait, semblant
ramasser quelque objet.
Ce manège dura un moment, puis prit fin quand le personnage quitta
le sable pour traverser la dune et rejoindre la chaumine. Le fanal précéda son maître et vint se placer au-dessus de la maisonnette, attendant
qu’il la rejoigne.
Une fois celui-ci rentré à l’abri, les nuages serrèrent les rangs, éteignant le projecteur devenu inutile.
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