Johan van der Keuken

Biographie :

Johan van der Keuken est un cinéaste et photographe néerlandais, né le 4 avril 1938 à Amsterdam où il est mort le 7 janvier 2001. Passionné par l'image et le réel, son cinéma se situe à la frontière entre le documentaire et l'expérimental.

Johan van der Keuken débute sa carrière par la photographie dès l'âge de 12 ans. Il publie son premier livre de photos 5 ans plus tard, intitulé "Wij zijn 17, Nous avons dix-sept ans" (1955). Il suit les cours de l'IDHEC, l'Institut des hautes études cinématographiques de Paris l'année suivante, "parce qu'il n'existait pas de bourses pour étudier alors la photographie" dit-il, et commence à réaliser ses premiers films. Ses photos et textes, sur le cinéma et la photographie, sont publiés dans divers magazines. Il fait un bref passage au journal Haagse Post, en tant que critique de cinéma (1960-1961).
Dès le début des années 1960, il se consacre à la réalisation de ses films documentaires, osant l'expérimentation, et en imposant sa subjectivité. Filmant lui-même ses images, en privilégiant des plans souvent longs, des détails, jouant sur la répétition, le mouvement, il s'impose rapidement comme un cinéaste talentueux. C'est au milieu des années 1970 que grandit sa popularité : ses travaux commencent à être montrés à Montréal et à Paris.
A partir de 1977, il signe une chronique intitulée 'Uit de wereld van een kleine zelfstandige' (Du monde d'un petit entrepreneur) dans la revue cinématographique Skrien (nl). Outre de très nombreux films, Van der Keuken réalise divers recueils de photos, des installations et des expositions (notamment au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou) et donne des séminaires dans de nombreuses écoles cinématographiques en Europe et aux États-Unis.
Les films de Johan van der Keuken ont quelque chose d'organique. Dans une constante recherche, il réutilise ses images, les juxtaposent différemment dans différents films, il s'attarde sur le montage, pour en dégager un langage cinématographique qui devient sensoriel. Le cinéaste Nicolas Philibert dit qu'il y a chez lui "une grande disparité de formats, de formes, d'expériences. C’est un ensemble très dense, qui traduit une envie de goûter à tous les modes narratifs. Explorer des voies nouvelles, aller vers l’inconnu, c’est toujours à la fois ce qui nous fait peur et ce qui nous attire".
Il voyage dans le monde entier en compagnie de son épouse Nosh van der Lely, qui tient le micro et le magnétophone. Il est mort d'un cancer.