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Critiques de Johann Vigneron (18)
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Tombé les voiles

Le prix mille saisons prend encore plus d'ampleur avec cette 3ème année d'existence. À partir d'un thème "Tombé les voiles", vingt nouvellistes explorent les contrées de l'imaginaire : science fiction, fantasy urbaine et fantastique, drame et humour, uchronie et post-apocalypse. Face à la qualité des textes présentés, difficile de deviner quel sera l'auteur lauréat du prix 2018. J'apprécie ce format car il permet de découvrir des genres qu'à priori on ne lirait pas spontanément. Voici un retour sur les textes.



-Philippe Auréle Leroux (texte Bison blanc) nous invite dans le nord de Detroit pour nous plonger dans un thriller policier baigné de chamanisme indien. Très visuel, fouillé, avec une forte symbolique, j'aimerais qu'un dessinateur de BD s'en empare.



-Yvan Barbedette (texte : Pandore déconnectée) peint un futur dans lequel l'âge stagne pour tous à 22 ans et où chacun a la capacité de se connecter par l'esprit au monde entier. Cette idée lui permet d'explorer une nouvelle forme de société dans laquelle la famille est destructurée. Ce texte fourmille d'idées, et j'espère que cet écrivain nous proposera prochainement un roman issu de cette mise-en appétit !



-Xavier-Marc Fleury (texte : noir) joue avec les sens et les certitudes du lecteur en faisant basculer le monde contemporain dans le chaos (difficile d'en dire plus sans trop en révéler...). Une idée originale et un récit entraînant qui incite le lecteur à s'identifier au personnage principal ou à le rejeter.



- Edward Noyce (texte Edmotype) m'a rappelé mes vieilles lectures d'Edgar Poe, Maupassant et Robert Houdin avec ce récit qui se déroule au XIXème siècle à l'heure de l'apparition de la photographie. Peut-on parler de classicisme fantastique ? Je ne pense pas car l'auteur glisse au final une critique du pouvoir assez contemporaine.



- Johann Vigneron (Texte : La machine à café) Chapeau à l'anthologiste qui a su à merveille disposer les 21 textes en variant les rythmes, les styles et les univers. Chaque nouveau texte nous surprend, et celui de Johann Vigneron, Stephen King de l'érotisme, est largement dosé en caféine !



- Danü Danquiny (texte : Indice de récupération). Au début, j'ai trouvé que le sujet de cette nouvelle, une uchronie axée sur la manipulation scientifique des populations en 2062, avait été déjà beaucoup traité en SF. Pourtant le style de Danü Danquiny lui confère une force et un cynisme redoutables.



-Fabien Rey (texte : enchanteur des vents). À nouveau un univers que l'on aimerait voir développer dans un roman. C'est que le lauréat du prix mille saisons 2018 se verra proposé l'édition d'un roman inspiré de sa nouvelle. On est ici dans de la SF fantasy. Je ne suis pas féru de fantasy mais ici l'auteur nous prend par les mots et nous fait partager les angoisses d'un pilote de navire un peu particulier. Poétique, dépaysant, avec une chute vraiment sympa.



-Francis Jr Brenet (texte : Macchabée Blues). Ce récit plus rock que blues se déroule dans un futur proche et a pour cadre un monde urbain bien sombre. On retrouve ici le thème du "nettoyeur" à son tour arrosé, mi Blade Runner, mi Jason Bourne, vous l'aurez compris ; de l'adrénaline et du complot.



-Aaron Judas (texte : choc). 100% fantastique. Aaron met en place un huis-clos saisissant à l'intérieur d'un asile. Ajoutez-y des tatouages maléfiques et des traitements choc administrés par un docteur ambigu, et vous aurez une idée de l'ambiance sombre dégagée par cette nouvelle. On est happé jusqu'à la fin par cette question : le mal-être du personnage principal est-il fondé ou perd-il simplement la tête ?



- Audrey Salles (texte : Dame M.). Nous voici à Amsterdam, rue des plaisirs, où une geisha énigmatique joue avec ses clients. le thème des Lémia associé au mystère féminin est ici revisité avec talent. le style maîtrisé et la langoureuse progression du récit concourent à créer une atmosphère vraiment prenante. Il suffit de piocher n'importe quelle phrase au hasard : toutes dégagent raffinement et mystère. "Non, en fait, je n'ai pas vu ses yeux. Elle était trop loin. Je n'ai vu leur couleur qu'après, lorsque j'ai pu l'approcher." Un régal.



-Gwenaël Bulteau (texte : La déchirure Rostrowitsky, 16 pages). Avant que la première guerre mondiale n’éclate, le savant Kostrowitzky conçoit un automate/androïde à vapeur à l’image de son amour défunte. Celui-ci l’accompagne dans tous ses déplacements. La guerre éclate. Un commissaire charge un agent de surveiller le savant qui a développé aussi des systèmes de prothèses bien utiles aux soldats mutilés. L’espion réalise que le fidèle automate n’est pas indifférent à son environnement… Comme vous l’avez deviné, il s’agit de steampunk fantastique. Le rôle de la femme m’a mis mal à l’aise, mais c’est vrai qu’on est au début du XXème siècle.



-Philippe Deniel (texte : évolution, 16 pages). Fantasy SF. Depuis qu’il a perdu la guerre des larmes face aux nains et leurs alliés, le peuple des Elfes, déraciné, erre dans le cosmos sur l’arbre-monde. Mais ce répit durera-t-il longtemps ? Seize pages ne sont malheureusement pas suffisantes pour explorer le monde de Tanis, que l’auteur a ciselé en orfèvre. À la fois méticuleux et imagé, ce récit est à lire plusieurs fois pour bien s’imprégner de toutes ses nuances. Cet univers qu’on devine totalement maîtrisé par l’auteur mériterait d’être dévoilé sur un roman entier.



-Rozenn Duchesne (texte : l’œil du dragon, 10 pages). Nous voici plongé dans les décombres d’une ville contemporaine ravagée par la guerre. Des civils tentent d’y survivre tant bien que mal, méfiants vis-à-vis d’autres peuples chassés jusqu’ ici par les conflits. Contrairement aux apparences, nous sommes bien dans un récit de fantasy urbaine. Je devrais plutôt écrire fantasy urbaine humaniste. Ici la dimension fantastique est subtilement dosée. L’écriture est rythmée, travaillée avec des mots toujours justes, un style impeccable. Un contexte fort, un récit avec peu de personnages, un temps court, une chute pleine d’espoir, tous les ingrédients d’un texte fort, quoi. Mais vous avez déjà compris que j’ai adoré cette nouvelle. Dommage que le titre en dévoile un peu trop.



-Aaron Gooris (texte : Le magasin, 19 pages). Inclassable ! Et si, pour votre sécurité, vous vous retrouviez enfermé dans un magasin pendant des dizaines d’années, combien de temps vous faudrait-il pour tenter de vous enfuir ou devenir cinglé ? Voici un mix de récit post-apocalyptique, de paradoxe temporel et de huis-clos oppressant entre des personnages écorchés. L’auteur n’a pas bridé son imagination ni les comportements des protagonistes et cela forme un sacré cocktail. J’ai été brassé par ce texte, très différent de ce que j’ai l’habitude de lire (et c’est l’avantage d’une anthologie : sortir de ses habitudes de lecture). Peut-être aurait-il gagné en rythme en étant concentré sur une quinzaine de pages ? Toujours est-il que j’aurais aimé découvrir d’autres écrits de cet auteur mais je n’ai rien trouvé sur le net. J’espère pouvoir le lire bientôt dans d’autres anthologies.



-Barnett Chevin (texte : l’esprit du péché, 16 pages) ? Au XIXème siècle, l’Irlande s’avère plus proche du moyen-âge que de la révolution industrielle. Un aristocrate y est chargé d’enquêter au sujet de fréquentes disparitions d’enfants. Ses recherches le mènent dans un couvent interdit aux hommes. Le style d’écriture classique employé par l’auteur se prête très bien au cadre « monastique » et pose une sacrée ambiance. C’est d’ailleurs l’atmosphère et le rythme particulier qui font la force de ce texte. Le tout est très bien mené, la chute reste cependant un peu trop traditionnelle à mon goût.



-Jana Rémond (texte : Où se perdent les vents, 7 pages). Ce magnifique texte est court, pourtant le temps y est étrangement arrêté. Ce pourrait être un conte philosophique, une musique ou un court-métrage animé. Je ne peux rien en dire d’autre si ce n’est qu’il faut le lire et le faire lire, impérativement.



-Thierry Soulard (texte : vague mélodie, 19 pages). Au vu du titre de l’anthologie, je m’attendais à plusieurs histoires de pirates. Chouette, en voici une ! Et quelle histoire ! Qui n’a jamais rêvé, enfant, de tomber sur une bouteille rejetée par la mer sur le rivage, et trouver à l’intérieur le récit de naufragés ? Là, les pauvres marins se sont battus entre eux pour chiper le seul crayon à disposition sur leur île déserte. Ils racontent tour à tour leur version d’une chasse à la sirène peu commune. Les personnages sont délicieusement caricaturaux et bornés et la chute est formidable.



-Elie Darco (texte : Sous un voile d’ombre, 18 pages). Bienvenue dans l’inframonde. Voici un récit jeunesse plein d’adrénaline, dans lequel l’humanité survit entassée sous terre dans une cité qui ne dort jamais. Guerres de clan, police inexistante, assassins sans scrupules, la chasse aux ombres est lancée !



-Nina Valin (texte : Tartu et la tombée de l’hiver, 17 pages). Imaginez une tour scientifique de 18 étages, avec 6 chambres et un laboratoire par étage, 108 chercheurs y sont chargés de réparer le climat, sans aucun moyen de savoir comment évoluent les recherches dans les autres étages. Très beau texte sur l’enfermement, l’absurde et la liberté.



-Valentin Desloges (texte : nul sauvetage/futur fermée, 14 pages). Il ne faut surtout pas s’arrêter au titre incompréhensible, ni aux premières lignes de ce récit un peu trop colorées « monde des Hobbits » à mon goût, et vite se laisser porter par le délire jouissif de cet auteur ! Ce texte monte en puissance au fur et à mesure de l’avancée de la quête de pauvres « foltroysiens » à la diction perturbée par une brume maléfique. Un humour franchouillard, à l’orée des personnages de Naheulbeuck, Kamlot ou Trolls de Troy, porté par un texte croustillant. Car l’auteur, lui, n’a pas perdu le nord et s’il vous fait croire que l’histoire part dans tous les sens c’est pour mieux vous faire mordre à l’hameçon.



-Frédéric Gobillot (texte : un dernier point de vue, 17 pages). Oooh ! C’est la première exclamation qui me vient à l’esprit pour résumer cette nouvelle philosophique et poétique. Du rêve à l’état pur, placé à point nommé en fin d’anthologie. On retrouve ici deux personnages qu’on semble déjà connaître, un savant dénommé Georges Ardan, chercheur idéaliste qui réalise son rêve à l’encontre des croyances communes, et le jeune journaliste Philéas (mais rien ne précise s’il s’agit de Fogg), totalement fasciné par la forte personnalité de l’inventeur destiné à repousser les limites de l’univers connu. Loin d’être une simple inspiration des voyages extraordinaires, cette nouvelle est au final plus proche de Matisse que de Jules Verne, car elle nous ouvre à une délicieuse dimension de l’esprit, l’imaginaire.



Vous l'aurez compris, cette anthologie vaut le détour, même pour un lecteur non habitué aux écrits de l'imaginaire : pour la qualité générale des écrits, pour la variété des univers et pour la visibilité donnée aux jeunes auteurs.

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Démons japonais

Cette anthologie est une très belle surprise ! Passionnée par le folklore japonais, j'avais placé la barre assez haut en achetant ce recueil, et je ne savais pas trop à quoi m'attendre de la part d'un ouvrage français. En effet, les publications sur le sujet, en dehors des traductions d’œuvres japonaises, m'ont souvent déçue, infantilisant à outrance ou ridiculisant une culture qu'ils peinent à aborder avec plus d'empathie et de sérieux.

Eh bien, je dois reconnaître que Démons Japonais m'a donné tort ! Passant entre nostalgie, poésie et horreur pure, les histoires sont très bien choisies et équilibrées, et chacune apporte une vision intéressante d'une (ou plusieurs) créature(s) fantastique(s) japonaise(s).

Chaque nouvelle est illustrée d'une planche en nuances de rouge et de noir (cinq illustratrices se passent le relai sur l’ouvrage pour accompagner les dix-sept nouvelles), et agrémenté d'un petit texte documentaire revenant sur l'origine de chaque monstre et sa représentation dans la culture japonaise, ancienne ou actuelle.

Les nouvelles prennent place à diverses époques, souvent modernes, comme pour décrire le caractère permanent de ces êtres dans un temps qui ne l'est pas. Parfois, les auteurs ont choisi de confronter leur regard d'Occidentaux au Japon en mettant en scène des étrangers face à un pays qu'ils connaissent mal, mais on retrouve aussi des personnages japonais, au pragmatisme mis à rude épreuve.

La qualité est au rendez-vous, avec des intrigues bien menées, et une plume souvent élégante. Bien que chaque texte ait sa propre identité, l’anthologiste a su construire son recueil pour que chaque récit trouve sa place dans un ensemble harmonieux.

Je le redis, chaque texte a son âme et est vraiment réussi. Si certains sortent davantage du lot pour moi, c’est avant tout par pur goût personnel.

Mentions spéciales de ma part à :



Lysandre, d’Yvan Barbedette : une forme très originale, minimaliste mais ultra efficace, pour une histoire flirtant avec les faux-semblants et la folie.



La Pêche à la carpe, d’Audrey Salles et Du Cœur jusqu’à l’os, d’Alexandra Fiordelli : des ambiances très prenantes, avec de réels frissons à la clé.



Le Chant de la baleine, de Lazarii : une fable envoûtante, avec une très belle image de la nature sacrifiée.



Affamée, de Noémie Wiorek et 1945, de Aaron Judas : ces deux nouvelles abordent avec justesse des problématiques en les mêlant à des mythes anciens, dans des intrigues glaçantes.



Jusqu’à la poussière, de Natacha Rousseau : un point de vue à contrepied pour un résultat très émouvant.



L’Ombre du Kabuki, de Caroline Blineau : une vraie poésie, un rythme très bien maîtrisé, pour une fresque grinçante en forme de pièce de théâtre.



Le seul défaut que l’on pourrait reprocher à ce livre est un certain nombre de fautes de frappe ou d’orthographe. Ça me hérisse toujours un peu, mais si ça m’a fait sortir du texte, je n’ai pas eu de mal à m’y replonger grâce au talent des auteurs.



Les éditions Luciférines ont réussi un beau livre vraiment très agréable à lire, que je recommande à tout curieux du Japon, aux amateurs déjà connaisseurs du folklore du pays, et aux lecteurs de fantastique en général, car tous y trouveront leur compte.

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Démons japonais

Une chouette anthologie consacrée aux démons japonais avec des textes de belle facture, de superbes illustrations et des pages explicatives consacrées aux yokaïs et à leur impact dans la culture populaire.

A lire !
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Démons japonais

Ce n’est un secret pour personne que les éditions Luciférines sont ma maison d’édition préférée. Je les ai découverts avec leur anthologie Maisons hantées et depuis, j’ai collectionné tous leurs livres. Je les ai quasiment tous lus et aimés de par leurs histoires autant que la qualité croissante de leurs ouvrages.



Je dois bien avouer que pour le moment, l’anthologie Démons Japonais est ma préférée – il me reste certains livres à découvrir, notamment Civilisations disparues, alors peut-être sera-t-elle détrônée, mais rien n’est moins sûr.

Elle est variée de par ses récits, les lieux où se déroule l’histoire, et le style narratif des auteurs. 17 nouvelles avec un yōkai différent à chaque fois, 20 illustrations par 5 illustrateurs pour accompagner les 20 articles sur les démons.

L’anthologie est imprimée en deux couleurs : noire et rouge, les titres ainsi que les dessins.

La couverture est magnifique et le titre en dorure ajoute à la beauté de l’ouvrage (Ce n’est pas le cas sur la l’image, mais je vous assure qu’elle est bien dorée). D’ailleurs au sujet de la dorure, je la trouve d’excellente facture : j’ai trimballé l’anthologie partout dans mes sacs pendant cinq jours (avant de la couvrir parce que le livre se cornait) et elle n’a pas pris un pet contrairement à certains livres que j’avais lu où rien que le fait de tenir la couverture en lisant avant fait disparaître la dorure.

Sur mon blog, je présente vaguement les histoires en évitant les spoilers, suivi de mon avis.



C’est un gros coup de cœur pour cette anthologie. J’ai adoré chacune des histoires et le gros point fort pour moi a été les articles qui suivaient chaque nouvelle et nous présentaient le yōkai choisi par l’auteur. C’était super intéressant.
Lien : https://psylook.kimengumi.fr..
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Tombé les voiles

Un très bon recueil ! Le sujet du concours est particulier et a su dérouter les auteurs pour mieux les encourager à des détours très appréciables en tant que lecteurs. Le principe d'allier nouvelles avec musique et illustration est une très bonne idée, je déplore seulement le fait que les musiques ne soient pas encore en ligne...

Puisqu'il s'agit là d'un recueil collectif, je pense que la meilleure façon de rendre hommage à chacun de ses auteurs est de parler de chaque nouvelle individuellement, ce que je vais faire dans l'ordre d'apparition dans le recueil :



Bison Blanc de Philippe Aurèle Leroux: Une bonne histoire policière. Il s'agit d'un genre que je ne lis pas particulièrement, mais qui a su m'intriguer et m'attirer, notamment grâce à son protagoniste.



Pandore Déconnectée d'Yvan Barbedette: En tant qu'afficionado des sociétés imaginaires, utopies, dystopies et autres, j'ai particulièrement apprécié le travail opéré dans la construction de ce monde tant intéressant que réaliste. Je recommande.



Noir de Xavier-Marc Fleury: Ce qui fait tout le sel de cette nouvelle qui reprend un scénario catastrophe, c'est la personnalité du personnage principal qui va tout changer à l'histoire. Rien que pour la chute je vous la recommande.



Edmotype d'Edward Noyce: J'ai eu plus de mal à entrer dans celle-ci. S'il y a eu une recherche originale dans le domaine des premiers pas de la photographie pour construire cette histoire, je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages et l'histoire est somme toute relativement classique.



La machine à café de Johann Vigneron: Bon, d'accord, il faut l'avouer, le postulat de départ est drôle, ça c'est sûr. Ce n'est pourtant pas un coup de cœur, parce que peu crédible et un peu lourd parfois dans sa façon d'asséner ses scènes (à l'eau) chaude.



Indice de Récupération de Danü Danquigny: Encore une bonne société alternative, clairement dystopique contrairement à celle citée plus haut pour laquelle ce fait est plus discutable. Le fonctionnement de cette société est de prime abord réaliste, si ce n'est qu'elle va un peu loin dans ce qui est acceptée (mais au fond notre société ne fait parfois pas beaucoup mieux). Ce qui en fait une nouvelle très intéressante, que je ne saurais trop vous recommander, c'est le mystère derrière l'indice de récupération, très bien mené, et qui donne une dimension toute nouvelle à cette dystopie.



Enchanteur des Vents par Fabien Rey: une idée intéressante sur le fonctionnement de la magie qui intéressera les habitués de fantasy, et un personnage au caractère intéressant, malheureusement cela n'a pas suffi pour m'accrocher.



Macchabée Blues par Francis Jr Brenet: L'une des nouvelles noires du recueil, probablement l'une des mieux réussies. Toute la question de si la nouvelle vous plaira ou pas tient au personnage principal et à sa relation aux autres. L'univers est lui aussi plutôt intéressant avec les émissaires de la mort marchant dans la rue (une réponse intéressante à ceux qui trouvent que nous sommes trop nombreux sur cette Terre), et j'avoue avoir été assez intrigué par la chute de la nouvelle qui peut annoncer une suite intéressante en roman.



Choc d'Aaron Judas: Une nouvelle située dans un hôpital psychiatrique un peu spécial et, ma foi, vraiment bien menée! Le fait qu'il faille reconstruire la nouvelle comme un puzzle a été très bien travaillé et fonctionne de pair avec le cadre de la nouvelle. Je recommande chaudement!



Dame M. d'Audrey Salles: Une aventure sensuelle et particulièrement intrigante. L'auteure sait nous amener là où elle veut en terme de ressentis, et je vous assure que d'une façon ou d'une autre cette histoire ne saura vous laisser indifférent. J'apprécie également que tout comme le personnage éponyme, l'auteure parvient à nous donner assez pour nous intéresser sans répondre à toutes les questions que l'on pourrait se poser. Je recommande!



La déchirure Kostrowitzky de Gwenaël Bulteau: Il s'agit là de mes grands coups de cœur de ce recueil, une nouvelle qui a su élaborer des personnages particulièrement attachants et intéressants, un univers bien construit sans avoir besoin de nous asséner des pages et des pages d'exposition de l'univers. Je ne voudrais trop vous en donner, car je voudrais vraiment que vous découvriez par vous-même toute la richesse de cette nouvelle. Comme pour mes deux autres coups de cœur à suivre, j'ai très envie de voir une suite en roman pour en savoir plus sur cet univers fascinant!



Evolution de Philippe Deniel: Là en revanche la nouvelle elle-même ne sert presqu'uniquement qu'à de l'exposition. C'est le piège du recueil je pense: comme un vote majoritaire du public permet d'écrire une suite en roman, on veut préparer l'univers, l'introduire pour le présenter aux lecteurs. Mais je trouve ça mal mené dans cette nouvelle, était-ce un projet trop ambitieux pour une forme courte? Le tout donne une histoire déconstruite dans le mauvais sens du terme et qui continue d'exposer l'univers même dans les dernières pages.



L'œil du dragon par Rozenn Duchesne: De la tension, une question bien menée sur la différence et la xénophobie, des personnages complexes et attachants, un dragon... Cette nouvelle a tout pour plaire! Je recommande vivement la lecture, et même si je ne peux voter que pour trois nouvelles, j'aimerais beaucoup voir plus d'histoires dans cet univers qui se promet palpitant!



Le magasin d'Aaron Gooris: Là où certaines nouvelles m'ont déçu avec beaucoup trop d'exposition, je trouve que le seul vrai défaut de celle-ci est de ne pas être assez claire sur l'univers et ce qu'il s'y passe. Il m'est arrivé de relire plusieurs fois certaines phrases pour comprendre ce que cela voulait vraiment dire avec le lexique de l'univers. C'est dommage parce que l'ambiance de thriller installée une fois arrivé dans le magasin proprement dit est très bien menée, et que les personnages sont très intéressants, avec des retournements de situation intéressant et des dimensions inattendues. J'ai peut-être dit trop sur ce que je n'aimais pas de cette nouvelle mais je recommande tout de même.



L'esprit du péché par Barnett Chevin: Quelques bonnes idées, malheureusement elle ne fonctionne pas pour certaines raisons. Le narrateur-personnage arrive à suivre l'histoire par je ne sais quel miracle, le personnage principal s'horrifie bien vite pour quelqu'un qui a de la bouteille, et l'intrigue se résout presque d'elle-même. Toutefois, le cadre claustrophobique du couvent, le cadre historique de la famine en Irlande, sont bien réalisés.



Où se perdent les vents de Jana Rémond: Probablement ma nouvelle favorite de ce recueil. L'univers, décrit discrètement mais avec brio, la splendide poésie de l'écriture, et le message ô si positif, c'est exactement le genre d'histoires que je recherche! J'ai cru comprendre des interviews que l'auteure pensait écrire un recueil de nouvelles plus qu'un roman si elle gagne -ce que je lui souhaite- et ça me va très bien, je pense que ce serait la forme la plus adaptée à cet univers que je veux absolument voir plus à l'avenir.



Vague Mélodie par Thierry Soulard: Une très bonne chute, beaucoup d'humour et un univers ma foi plutôt intéressant! Les personnages sont uniques, tout particulièrement Requin, cela dit, le style épistolaire se justifie assez peu avec le contexte de la nouvelle. S'ils voulaient écrire sur le bateau, pourquoi se battent-ils autant pour du papier et de l'encre? et pour la plupart des personnages ce qui les pousse à écrire est assez obscur, presque forcé... Mais je pense que l'auteur le savait puisqu'il en rit à un moment de la nouvelle. Pas un coup de cœur, mais je recommande tout de même.



Sous un voile d'ombre d'Elie Darco: L'univers semble intéressant, malheureusement il ne rattrape pas le défaut majeur de la nouvelle: on s'arrête en plein milieu de l'intrigue! Je comprends l'importance de laisser le lecteur sur sa faim pour mieux le rappeler à soi, mais il n'y a juste pas assez dans cette nouvelle! On a l'impression qu'une moitié a été perdue en chemin, l'enquête n'est pas résolue, il n'y a pas de véritable chute... Quant au personnage principal je l'ai trouvé passablement inbuvable, et si cela donne un point de vue intéressant à certaines nouvelles, ici il m'a juste tapé sur le système.



Tartu et la Tombée de l'hiver par Nina Valin: Il y a de grandes chances pour que je voie dans cette nouvelle un message qui n'y est pas, mais comme il s'agit d'un point de vue personnel, je vais le donner: je n'ai pas pu lire cette nouvelle sans y voir ce que je déteste dans les discours écologistes extrémistes et défaitistes. On nous présente un monde loin d'être idéal, et celui qui est présenté comme celui qui veut y remédier le fait en créant un système autoritaire et dystopique??? Je n'ai pas compris ce qui pouvait justifier cela. Le personnage principal me sort par les trous de nez et l'évolution des personnages secondaires sort de nulle part et se justifie je trouve très mal. Bref non je n'ai pas aimé cette nouvelle.



Nul sauvetage / Futur Fermée: mon dernier coup de cœur! Une nouvelle fantasy très drôle dans l'esprit du Disque-monde de Terry Pratchett, un twist sur le langage qui peut sembler lourd pour certains mais qui m'a personnellement beaucoup plus. La narration elle-même est à se tordre de rire, et le mieux, c'est qu'au-delà (ou main dans la main) du caractère comique de l'histoire, l'auteur nous présente une réflexion sur la fiction avec un côté très métatextuel. J'aimerais beaucoup voir ce que l'auteur nous réserve d'autre avec un tel univers!



Un dernier point de vue de Frédéric Gobillot: Une réflexion très intéressante sur la foi et les croyances. La différence entre ce monde et le nôtre est assez floue pour m'intriguer sans me frustrer, et les personnages sont particulièrement intéressants. Je reconnais cependant que ma lecture de cette nouvelle a dû pâtir du fait que je la lisais en dernière, et j'ai eu beaucoup de mal à suivre la chronologie de l'histoire. Une bonne histoire de clôture, je recommande!



Je rappelle que tout cela n'était que mon point de vue, peut-être un peu abrupt parfois, et que je ne prétends pas détenir la vérité universelle sur ce qui est bon ou pas. J'espère vous avoir donné assez tant aux lecteurs qu'aux auteurs pour vous donner envie de lire ce recueil qui en vaut vraiment le coup!! Et surtout n'oubliez pas de voter pour vos préférées quand ce sera possible!
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Tombé les voiles

"Tombé les voiles" est une anthologie très stimulante pour tout lecteur amateur de fiction ; de plus, ce recueil peut aussi servir d'initiation aux autres lecteurs, car les nouvelles qui le composent nous plongent dans des univers très différents, mais tous également intéressants à découvrir.



"Bison blanc" (Philippe Aurèle Leroux) : cette histoire ravira particulièrement les fans du groupe Nirvana. L'intrigue, une enquête policière, est narrée de façon dynamique ; de plus, la nouvelle est teintée de mysticisme sioux, ce qui confère à l'histoire beaucoup de mystère. Ce texte contient également de vrais textes du groupe Nirvana (traduits en français).



"Pandore déconnectée" (Yvan Barbedette) : la nouvelle se déroule dans un futur lointain, dans une ambiance qui peut rappeler le film "Bienvenue à Gattaca" (pour l'atmosphère aseptisée dans laquelle semblent vivre les personnages) et "Matrix" (dans la présence d'un programme reliant les esprits de chacun, dirigeant leur mode de communication). Ce texte très efficace peut déranger certains lecteurs, principalement dans la description de la "famille" modèle. Le dénouement est assez surprenant.



"Noir" (Xavier-Marc Fleury) : une réflexion écrite sur la société humaine, esclave des cinq sens. Une démonstration de ce qu'il pourrait se passer si l'un d'entre eux venait à disparaître. Une nouvelle empreinte de précisions scientifiques, très dynamique, avec peu de personnages mais qui fait réfléchir...qu'aurions-nous fait, à la place du personnage principal ?



"Edmotype" (Edward Noyce) : cette nouvelle possède un style orné, précis et élégant ; un style qui correspond à la société décrite par l'auteur. On ressent la passion d'un inventeur génial tellement dévoué à son oeuvre que celle-ci précipite sa déchéance. Le mystérieux de cette nouvelle apparait assez tard, ce qui lui donne un puissant effet de surprise.



"La machine à café" (Johann Vigneron) : cette histoire peut déranger les possesseurs de percolateur à dosettes. Elle est néanmoins d'un cocasse rarement atteint, qui mène malgré tout au tragique, lors du dénouement. L'intrigue dispose d'un style très sensuel mais pétillant. C'est très agréable à lire une fois passée la surprise de la situation.



"Indice de récupération" (Danü Danquigny) : l'intrigue se déroule dans un futur lointain où la société contrôle la mémoire des individus (les similitudes avec "Pandore déconnectée" s'arrêtent là). L'atmosphère de surveillance incessante peut rappeler "1984". Le principe de trafic de mémoire peut faire penser au film "Total recall"...c'est également une réflexion profonde sur la nature fuyante des souvenirs. Ce texte se présente sous la forme d'un "journal de bord" dont les tenants et les aboutissants se mettent en place au fil de la lecture.



"Enchanteur des vents" (Fabien Rey) : une histoire de marins, de navires et de "sorciers". Le principe d'action de ces "sorciers" est, ce me semble, assez inédit et fort bien pensé. C'est aussi une réflexion sur le pouvoir des mots et leur utilisation. Un univers très agréable à visiter.



"Macchabée blues" (Francis Jr Brenet) : une atmosphère à la Raymond Chandler, une réécriture d'une figure de la mythologie antique, un monde gouverné par La Mort. A lire et à relire avec, en arrière-plan musical, Robert Johnson. Cette histoire est terriblement efficace.



"Choc" (Aaron Judas) : une tension continuelle durant toute la lecture, jusqu'à la "libération" finale. L'atmosphère psychiatrique et carcérale de cette nouvelle est pesante, glaçante. A ne surtout pas lire seul dans la pénombre, vous risqueriez d'entendre souffrir les patients torturés par la peur. L'efficacité de style a rarement été atteinte aussi pernicieusement que dans cette histoire. C'est réellement un "choc".



"Dame M" (Audrey Salles) : une incantation, un charme lancé pour que le lecteur s'y jette, à l'instar du personnage principal. A mon sens, la nouvelle la plus réussie au niveau de l'adéquation du texte avec le message qu'il véhicule. Le lecteur est subjugué, littéralement, par une mystérieuse femme et il se laisse happer petit à petit. Le malaise est là, mais la curiosité l'emporte. Chaque phrase mène indubitablement au coup de théâtre final, révélé tout en subtilité, alors que c'est trop tard pour le lecteur, sur qui le charme a opéré.



"La déchirure Kostrowitzky" (Gwenaël Bulteau) : Un début de XXe siècle industriel et steam-punk sert de décor à cette intrigante et poétique nouvelle. Les amoureux de poésie reconnaîtront dans ce nom aux consonances polonaises un célèbre auteur français mais ne se prendront pas moins au jeu de miroir que l'auteur instaure avec l'Histoire et la littérature.



"Evolution" (Philippe Deniel) : un environnement d'heroic-fantasy (avec elfes et nains) est ici proposé mais de façon surprenante et détournée. On rencontre dans cette nouvelle des fragments de mythologie nordique, mais surtout une réflexion sur la peur des puissants face au changement, face à l'étranger, face à l'inconnu. Comme dans "Macchabée blues", le personnage principal est porteur de mort, mais doit prendre, à la fin, une décision qui remettra tout en question.



"L'oeil du dragon" (Rozenn Duchesne) : cette nouvelle se déroule sur fond de guerre et de magie. Néanmoins, elle n'a rien à voir avec les oeuvres de fantasy "classiques", car elle mêle environnement assez contemporain et créatures mythiques. Le lecteur peut également se sentir mal à l'aise vis-à-vis de la xénophobie du personnage principal. La nouvelle raconte un moment d'urgence où la confiance envers la mauvaise personne peut mener à la mort. Ce récit est efficace et permet au lecteur de réfléchir sur sa propre appréhension.



"Le magasin" (Aaron Gooris) : un monde post-apocalyptique en reconstruction est décrit à travers la mission de l'héroïne. L'atmosphère est pesante dès le début, avec aucun moment de répit pour le personnage principal (ni pour le lecteur). Le seul espoir qui semble luire n'est qu'un autre piège, où règne un minuscule tyran. On se sent comme dans un film de David Lynch en lisant ce texte. Le style est vraiment prenant et rien ne peut présager du coup de théâtre final.



"L'esprit du péché" (Barnett Chevin) : Ce récit est intriguant et angoissant, un peu comme "Le nom de la Rose" d'Umberto Eco. La peste, des disparitions suspectes, un couvent, un enquêteur ; le lecteur se sent enfermé dans le mystère mais poussé en avant par une instance narrative très présente, mais d'une façon étrange. Le style est très agréable, la révélation de la vérité est efficace ; néanmoins, certains indices peuvent laisser présumer du coup de théâtre final...



"Où se perdent les vents" (Jana Rémond) : cette nouvelle pourrait être une suite probable de "Enchanteur des vents" (dans la même anthologie). C'est un récit court dans un univers entre "Mad Max" (environnement désertique total) et "John Carter from Mars" (autochtones de ce désert). Une réflexion sur l'espoir d'un homme qui n'a pourtant aucune raison logique d'espérer.



"Vague Mélodie" (Thierry Soulard) : une histoire de pirates, de sirènes, une véritable odyssée dont les méandres permettent au lecteur de croiser des références à "Peter Pan", "Moby Dick", "L'odyssée", "L'île au trésor" mais aussi au "Trône de fer". La mise en forme du récit, comme une bouteille à la mer remplie de messages à la recherche d'un interlocuteur est efficace et représente un bel hommage au style épistolaire. Le coup de théâtre est vraiment inattendu. C'est un voyage poétique et rude qui vaut la peine d'être entrepris.



"Sous un voile d'ombre" (Elie Darco) : Un monde post-apocalyptique "renversé", où l'homme sature chaque centimètre de terrain. Une société où tous les coups sont permis pour parvenir en haut de la pyramide. Un complot épais que le personnage principal comme le lecteur cherche à démêler. Une atmosphère lourde où l'ennemi peut surgir de n'importe où.



"Tartu et la tombée de l'hiver" (Nina Valin) : L'homme a défiguré le cycle naturel de la vie. Dans un futur assez éloigné, un immeuble plein de scientifiques offre un huis-clos efficace. Une réflexion sur la possibilité de réparer les erreurs des hommes envers la nature. Un récit très poétique et assez mystérieux.



"Nul sauvetage/Futur fermée" (Valentin Desloges) : une épopée qui ressemble à un jeu de rôle (Naheulbeuk), pleine d'humour, avec une instance narrative qui brise le quatrième mur sans restriction. Mais au delà de la farce brillante, ce récit représente également un jeu fin et constant sur le langage et sur la fonction d'auteur. C'est très agréable à lire, vraiment intelligent et la fin est surprenante.



"Un dernier point de vue" (Frédéric Gobillot) : Un récit aux influences verniennes, à l'atmosphère steam-punk, avec des accents scientifiques et métaphysiques. Le style est très agréable, l'histoire est très belle et poétique. On en sort émerveillé et surpris ; la fin est sublime et la proximité des réflexions de cette nouvelle avec la précédente ("Nul sauvetage/Futur fermée") offre un parallèle infiniment intéressant.



Bref, ruez-vous sur cette anthologie, la multiplicité des univers permet un grand dépaysement et stimule la curiosité de façon incessante. Un grand bravo à tous les auteurs. Je tiens à affirmer, néanmoins, que ces commentaires n'engagent que ma personne et ne reflètent que les sensations d'une lectrice lambda passionnée.

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Démons japonais

J'avais participé au projet ulule de ce recueil de nouvelles. Ai-je besoin de préciser pour quelles raisons? Si vous me suivez, vous connaissez ma passion pour le Japon. Je me souviens que je m'étais pas mal renseignée avant d'y participer du fait que ce soit sur des démons. Et qui dit démons, dit scènes pas toujours faciles. Et bien je ne regrette pas du tout d'avoir ce livre et je pense que je le relirai.



En tout 17 nouvelles très variées mais avec cette thématique du démon japonais en occident. Moi qui est du mal dès que des français s'approprient des mythes japonais, j'ai été ravie par la créativité des auteurs, leur capacité à montrer que ces démons pourraient même faire partie des mythes du monde entier tant tout le monde est concerné par les peurs ou horreurs qu'ils reflètent.



Chaque nouvelle comporte à la fin une illustration et une fiche concernant le démon exploité ainsi que sa légende. On trouve également une liste d'œuvre dans lesquelles vous pourrait retrouver ce démon s'il vous a plu. Concernant les genres, on a droit à du fantastique mais mélangé à du policier ( nouvelle "Lysandre") par exemple.



J'ai beaucoup ce livre malgré des scènes très dures et même une phrase qui m'a marqué alors que ma lecture date déjà d'un petit moment ("sa chair a le goût de la chair d'enfant" c'est juste dégueulasse). D'autant que les thématiques abordées concernent tout le monde : harcèlement, solitude, problème mentaux, anorexie... Bref, vous comprenez pourquoi ces démons, certes japonais, parlent à tout le monde et pousse la prise de conscience à son paroxysme parfois.



En bref, cette lecture m'aura appris pas mal de choses sur les démons japonais ainsi que sa culture. Les graphismes sont sublimes dans des teintes noir, rouge et blanc.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Du plomb à la lumière

Un ensemble de nouvelles qui abordent de façon intéressante un thème pourtant peu simple à première vue "du plomb à la lumière". Il est amusant de voir les multiples facettes avec lesquelles les auteurs ont abordé un tel sujet. Cela donne lieu à des nouvelles aux registres variés qui ont chacune su m'emporter à leur manière. La lecture de ces nouvelles accompagnées des musiques qui leur sont associées (disponible par un QR Code) offre une expérience de lecture intéressante et permet de définir rapidement l'ambiance de l'histoire et de s'y imprégner davantage.
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Du plomb à la lumière

Bon clairement, je suis largement passée à côté de l’interactivité du livre, les illustrations pourquoi pas, mais la musique, j’ai clairement du mal que ce soit avant, pendant ou après ma lecture…

Sinon cette anthologie est sympathique, certes avec des inégalités (comme dans tout recueil de nouvelle) mais avec des nouvelles qui m’ont aussi beaucoup plus touché que d’autres
Lien : http://bulledelivre.wordpres..
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Du plomb à la lumière

À chaque fiction son univers et son style : humour, horreur, fantastique, fantasy, uchronie ou science-fiction, il y en a pour tous les goûts !
Lien : http://jeunesse.actualitte.c..
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Du plomb à la lumière

Du plomb à la lumière est un recueil riche où s'entrecroisent des univers originaux et baignant chacun dans une atmosphère bien particulière. Horreur, humour, futur se mélangent et forment un tout particulièrement homogène. Bien sûr, j'ai préféré certaines nouvelles plutôt que d'autres. Globalement, j'ai eu plus de mal avec les textes fantasy et j'ai largement préféré les textes fantastiques.



Les différentes plumes qui peuplent ce récit sont vraiment de bonne qualité, la sélection opérée par Le Grimoire est vraiment bonne et c'est un plaisir que de déguster ces vingt histoires. Chaque auteur a réussi à traiter de la thématique de manière originale et ont su la moduler avec finesse pour aboutir à des résultats vraiment très différents les uns des autres. On passe ainsi d'une chasse au collier magique à une foire un peu particulière via une réelle descente aux enfers de deux policiers. Dépaysement garanti avec cette lecture où chacun trouvera assurément son compte !



La suite sur le blog !
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Démons japonais

Je n'ai pour l'instant lu que quelques nouvelles sur toutes celles disponibles mais gros coup de coeur pour celle d'Alexandra Fiordelli. Elle sait manier les mots avec une grande sagesse et nous fait profiter de son talent pour notre plus grand plaisir.

Bravo pour cette anthologie !
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Démons japonais

Ce recueil de nouvelles a ça d'intéressant d'apporter de nombreuses informations comme "sources" pour l'origine de ce qui est évoqué dans ces courts récits.

C'est un savant mélange d'enseignement et d'imaginaire qui nous est offert, ce qui m'a beaucoup stimulé moi et mes joueurs...



Oui, je suis rôliste et j'ai trouvé que ce livre avait une manière de développer l'aspect historique suffisamment bien organisée et écrite pour alimenter les aventures que je narre à mes amis.

==> Surtout pour le jeu de rôle "Légende des 5 Anneaux" qui se prête à 100% à l'ambiance de cet ouvrage. (Apportant ainsi du folklore et des traditions qui sont bienvenues sur la culture Japonaise)



Bref ! Si vous avez le coeur à lire des histoires d'épouvante (pas trop "trash" d'ailleurs, ça reste lisible par temps orageux après minuit) Foncez !
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Démons japonais

Un recueil très très complet et intéressant, constitué de magnifiques illustrations mais aussi d'articles présentant les yokai mis en scène dans les nouvelles.



Comme toujours dès lors qu'il est question de nouvelles, je vais vous parler de chacune d'entre elles avant de donner mon avis global.





* La malédiction du peintre d'Annabelle Blangier : Une nouvelle qui nous plonge tout de suite dans l'ambiance. Certes, le mythe du tableau qui prend vie ou qui ouvre la porte entre deux mondes est un classique mais j'ai beaucoup apprécié le rythme de ce récit et les mesures prises par le héros pour sauver sa famille et ainsi échapper à la malédiction qu'il a involontairement déclenchée. J'ai beaucoup apprécié l'illustration du yokai qui est d'ailleurs celle que j'ai demandé en cadeau.



Ma note : 8,5/10





* Les fruits du jinmenju de Pierre Brulhet : Une histoire de harcèlement scolaire et de "vengeance" bien trouvée. J'ai beaucoup apprécié la manière dont les événements s'enchainent et je dois reconnaitre que ce qui arrive aux petits caids de l'école est finalement bien fait ! En ce qui concerne le yokai mis en scène, c'est l'un des rares que je connaissais.



Ma note : 7,5/10





* Lysandre de Yann Barbedette : Je suis plus réservée en ce qui concerne cette nouvelle. Certes le format des journaux audio est original mais j'avoue avoir passer la majorité de la nouvelle à me demander ce qui se passait au juste et surtout pourquoi un tel manque d'intervention de la part de Julia. La fin apporte des éclaircissements mais, même si j'ai aimé le yokai, je n'ai pas été à 100% convaincue



Ma note : 6/10





* La pêche à la carpe d'Audrey Salles : Vraiment très étrange cette nouvelle... Le postulat de départ, le fait de vouloir gouter la chair humaine et du coup de partir à la pêche au poisson esprit (parce que le gout de sa chair est le même que celle des enfants) m'a surprise dans son côté subversif et morbide. Cette partie était très réussie mais j'avoue que j'aurais apprécié que le personnage de la mère soit un peu plus présent et développé dans l'histoire. D'autant plus que l'explication sur le yokai qui suit la nouvelle m'avait vraiment envie d'en savoir plus. Du coup, la nouvelle m'a un peu frustrée.



Ma note : 6,5/10





* Jeune génération de Philippe Deniel : Avec cette nouvelle nous abordons le thème de la légende urbaine avec cette histoire sanglante (mais efficace) de démon hantant les couloirs du métro. Certes, c'est du déjà vu mais l'auteur a su instillé l'angoisse et j'ai adoré l'illustration



Ma note : 7/10





* Le chant de la baleine de Lazarii : Une nouvelle très poétique qui mêle présent et histoire. J'ai beaucoup apprécié le rapport qu'elle fait avec la tradition de la chasse à la baleine des japonais et la façon dont ils sont punis de cette sur pêche. Le personnage de la jeune fille totalement sous le charme de son modèle m'a vraiment convaincue



Ma note : 7,5/10





* Affamée de Noémie Wiorek : Encore beaucoup de poésie avec cette histoire d'anorexie mais aussi d'esclavage d'un yokai. La violence fait brutalement irruption dans ce monde et j'ai aimé les aller retours entre notre société contemporaine et le passé féodal japonais



Ma note : 7,5/10





* Les chats à longue queue d'Anne Goulard : Moi qui adore les chats je n'avais jamais entendu parlé de cette légende les concernant ! J'ai vraiment adoré cette nouvelle tout comme le fait de voir les chats parler (en plus maintenant je comprends mieux pourquoi tant d'illustrations présentent des chats vêtus de kimono qui boivent du thé). L'angoisse est bien menée et j'ai apprécié le fait que le fonctionnaire songe aux vieilles légendes de yokai avant de les repousser.



Ma note : 8/10





* En attendant le baveux de Johann Vigneron : Un yokai plus amusant que dangereux (même si...) dans cette nouvelle qui apporte un peu de fraicheur au recueil. Le récit de l'héroïne est vivant et on sourit plusieurs fois durant ce dernier. J'aime beaucoup l'idée qu'un yokai se nourrisse de la crasse et même si la fin laisse présager le pire, le ton humoristique de la nouvelle m'a beaucoup plu.



Ma note : 7,5/10





* La sécheresse des ventres de Tino H Charroux : Encore une nouvelle bien barrée. J'ai apprécié l'histoire du protocole qui instille la frayeur à mesure que les jours passent mais j'avoue que la fin m'a laissée un peu perplexe. J'ai mieux compris grâce au petit texte explicatif sur le yokai (heureusement qu'il était là !)



Ma note : 6,5/10





* Jusqu'à la poussière de Natacha Rousseau : J'ai mis un peu de temps à comprendre la nature de la chose qui accompagnait le héros mais j'avoue que je me suis laissée emportée par le drame vécu par le jeune héros. La fin est aussi tragique que jolie



Ma note : 7/10





* Le fond des casseroles de Juliette Bas : Une nouvelle qui commence avec un complexe d'adolescente et une jalousie larvée et qui se poursuit par une quête absolue de beauté. L'héroïne est touchante et l'on comprend qu'elle ait envie de faire appel au yokai. La fin est particulièrement cruelle et j'ajoute une mention spéciale au côté particulièrement ragoutant des descriptions



Ma note : 8/10





* Le syndrome de Bakusen de Frank Stevens : J'ai apprécié le baku ( le mange cauchemar) et l'ambiance générale de la nouvelle (une clinique isolée du monde par la neige, des règles strictes) propre à installer l'angoisse et la peur. Je suis plus réservée sur le déroulement général de l'histoire. J'ai souvent été un peu perdue et je ne suis pas certaine d'avoir compris la fin.



Ma note : 6,5/10





* Dernière partie de Morgane Scheinmeer : Ou comment le fait de jouer à des jeux de rôles peut s'avérer mortel. J'ai apprécié les avertissements qui émaillent le récit et la fin, déconseillée aux arachnophobes. L'explication sur le yokai m'a permise de vraiment comprendre la nouvelle



Ma note : 6,5/10





* 1945 d'Aaron Judas : Ah j'ai vraiment aimé cette nouvelle où la technologie moderne (par le biais du jeu vidéo) rejoint les croyances. Certes, l'histoire est un peu dans la même veine que celle de Ring mais j'ai vraiment aimé la manière dont l'auteur a construit sa nouvelle. La fin est somptueuse tout comme l'illustration du yokai que j'ai trouvée particulièrement réussie



Ma note : 8,5/10





* L'ombre de kabuki de Caroline Blineau : Cette nouvelle m'a permis de mieux comprendre le principe du kabuki et ses codes mais l'histoire ne m'a pas transportée. Je ne suis pas certaine de bien avoir compris l'histoire et j'avoue que la fin m'a laissée de marbre



Ma note : 5,5/10





* Du cœur jusqu'à l'os d'Alexandra Fiordelli : Beaucoup de poésie dans cette nouvelle qui nous parle d'amour et d'impossible renoncement. L'érotisme monstrueux de la scène observée par Anna prend vie sous la plume de l'auteure et j'ai beaucoup aimé le mélancolisme ambiant de cette tragédie. L'auteure a pris le temps d'installer ses personnages dans la nouvelle ce qui les rend plus attachants.



Ma note : 8,5/10





Avis Global





Ce que j'aime : le livre en lui même est un bijou d'esthétisme, je n'en ai pas beaucoup parlé mais j'ai adoré les illustrations et l'unicité chromatique faite de noir, blanc et rouge du recueil. Les petits encarts présentant les yokai sont bienvenus et permettent d'en apprendre plus. Le style différent des nouvelles permet de varier les plaisirs à chaque changement d'univers





Ce que j'aime moins : j'avoue que certaines nouvelles m'ont frustrées et je pense qu'elles auraient mérité d'être plus développées pour la compréhension du lecteur.





Pour résumer





Un recueil à l'esthétisme soigné qui nous permet une immersion dans la culture japonaise et ses yokai. Intéressant d'un point de vue culturel et divertissant grâce aux différentes nouvelles et illustrations





Ma note





7,5/10
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Démons japonais

Comme pour toute anthologie, certains textes ont eu ma préférence, néanmoins, il n’y en a aucun que je n’ai pas aimé, ce qui est plus rare^^ Le choix des yokai est plutôt sympa, des connus et des moins connus, des nouvelles qui mettent en scène leurs légendes de façon « littérale », d’autres un peu plus personnalisées. Certains apparaissent plusieurs fois, mais de façon trop différente pour que ce soit redondant ou évident.



Les textes sont tout à fait accessibles aux néophytes du folklore japonais, et les articles et illustrations qui les accompagnent sont parfaites pour en apprendre un peu plus. Si l’épouvante ne vous fait pas peur (désolée), je pense que cette antho convient aussi bien pour une porte d’entrée dans cet imaginaire, que pour les lecteurs un peu plus chevronnés.



(Chronique détaillée en lien)
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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Démons japonais

J'ai eu l'occasion d'acquérir cette anthologie lors du salon du livre « le Grimoire » du festival international du film fantastique de Gérardmer en janvier dernier. C'est avec Aaron Judas que j’ai pu découvrir cette anthologie et je l'en remercie encore. Il m'a fait découvrir son univers ainsi que ses écrits et je me dis que j’ai bien fait de craquer mon budget livres ce jour-là.

J’ai découvert des histoires qui m'ont fait dresser les poils sur les bras. J’ai eu des sueurs froides et des moments de flottement étranges. On retrouve de très bonnes plumes dans ce recueil, c’était vraiment agréable de lire des textes d’auteurs différents. Ça semblait tellement immersif par moments, qu’on s'y serait cru réellement, c'était très intense et plein de tension. Les histoires paraissaient plus vraies que nature.

La plume de chacun des auteurs est très agréable et on plonge très vite dans l'ambiance sombre et macabre ainsi que dans la découverte de la culture japonaise qui est d'ailleurs très présente tout au long des textes.

Les fiches explicatives, à la fin de chaque nouvelle, sont géniales et permettent de découvrir le folklore japonais sous toutes ses formes ainsi que l'origine des yokaïs. Grâce à elles, j'ai pu éclaircir certains points un peu flous que j'avais repéré dans ma lecture, c'était bien pratique.

La découverte des yokaïs est vraiment captivante et grâce aux explications, on se rend compte que beaucoup de films, de jeux vidéo, etc. sont inspirés de la culture japonaise et des yokaïs du folklore japonais. C'est vraiment fascinant tout comme les histoires que l'on prête à certains objets du quotidien ou certains éléments du passé.

J'ai eu pas mal de réactions sensorielles lorsque j'arrivais aux moments intenses et parfois (souvent) glauques, j'ai trouvé ça surprenant mais pas désagréable, bien au contraire car ça m'a permis de découvrir un nouveau critère d'appréciation de ma lecture. D'habitude, j'ai très peu de réactions comme celles-ci donc franchement, bravo aux auteurs pour avoir réussi ce tour de main incroyable.

Conclusion : Une très bonne lecture que je vous recommande et qui m'a agréablement surprise. Je ne regrette absolument pas mon craquage.

Pour ceux qui aiment frissonner et avoir le palpitant qui s'emballe, pour ceux qui aiment l'horreur et la culture japonaise ou tout ça à la fois, cette anthologie est faite pour vous.

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Crappy Princesses

J’adore découvrir et lire des anthologies pour deux raisons. Primo, puisque ce sont des nouvelles, c’est court et intense et on se plonge rapidement dans l’univers de chaque auteur. Deuxio, quand on sait qu’il y a eu un AT, on se rend compte de la diversité des idées à partir d’un thème imposé. Le premier dessin m’a fait sourire avec l’idée de la DLC… oui oui c’est bien ce que vous croyez ! Le résumé est intrigant et côté alien, j'en connais un rayon !

DANS L’ANTRE DE LA BÊTE, CHARLIE JDAN : Princesse Tartiflette est coincée dans un dragon et ce ne sont pas le prince gingembre, romarin ou la Bonne Coach qui vont venir l’aider. Faut qu’elle se débrouille toute seule et qu’elle joue la « Tarzan pulmonaire ». Une histoire qui m’a fait sourire, avec d’excellentes idées, qui reste simple.

FUGITIVE, THIERRY FAUQUEMBERGUE : Wanted, nous recherchons la princesse Nuttya, fille du seigneur Ship le farouche qui a occis le prince ! Cette nouvelle est moins drôle dans le sens où la pauvre Nuttya est poursuivie à cause d’une légitime défense et que sa chute est… Vous le lirez ! J’ai bien aimé les descriptions dans celle-ci, l’idée avec le forgeron et la fin assez malheureuse mais logique.

LA FLEMME, AMÉLIE SAPIN : Évitez de manger le château en gruyère ! Nous rencontrons Pustullasse la Feignasse ? « hélas non cela ne va pas être possible… » dixit le coiffeur royal qui cherche des poux quand ce ne sont pas des pellicules. Grâce à la visite d’un nain on en sait un peu plus sur celle qui « ne comptait pas les moutons, mais les pierres précieuses, les pièces et les billets. » Très pragmatique. Il faut aller sauver un prince ? Attelons l’escargot ! Cette nouvelle est l’une de mes préférées. Humour, idées, cohérence autour de cette flemme jusqu’à la chute. La profondeur des persos (le nain) et l’univers (les cornichons 😛)sont bien développés pour une nouvelle.

FAUX, JOHANN VIGNERON : Schlack ! Andain sait manier une faux dans ses champs et ne fera pas fausse route en étant soldat. Même s’il n’aime pas la guerre, c’est un passage obligé qui le rendra toutefois populaire. Autant en profiter pour aller délivrer la princesse du joug d’un diabolique décorateur, pardon, mari. Va-t-il réussir à sauver Raganella ?

Nouvelle très intéressante dès le titre, un peu double-sens. Bon rythme jusqu’à la chute qui était un peu prévisible car j’avais déjàààà la chanson en tête. Pas mal tout de même. En revanche un peu déçue de l’ellipse même s’il fallait bien cela pour avancer !

ROUGE-NEIGE, LUDIVINE SEVERS : Qui kidnappe et fait souffrir toutes les princesses ? Le mystère sera peut-être résolu, à moins que les fées s’occupent du problème. Après tout, ni Raiponce, ni Belle, ni Aurore, personne n’y échappe et surtout, personne ne détient la réponse aux questions de rouge-neige. Pourquoi rouge ? Ah parce que ce n’est pas très « rose ». En amour, on ne compte pas les sacrifices. En revanche, pas touche à Elsa !

Nouvelle intéressante, même si on survole un peu trop la protagoniste. Bonnes idées et une fluidité agréable.

PRINCESSE DISCOUNT, EVA PETIT : Installez-vous et avant de commander quelque chose à manger, racontez pourquoi vous êtes une âme en peine. Et cela sans oublier la grève de la SNCF. Ah nan pas celle que vous croyez, mais la « Société nuageuse des chemins féeriques ». N’y a-t-il qu’Albertine qui se confiera ? Heureusement non, et « l’arc-en-ciel emploi » réserve bien des surprises !

Nouvelle qui fait partie de mes préférées pour les idées, l’articulation et les enchaînements. L’humour présent et les rimes…Un très bon moment.

CLINIQUE BÊTE-L-GUEUSE, GRETA HISET : Connaissez-vous les étoiles ? J’ai adoré dès le départ ce jeu de mot dans le titre et dès les premières lignes je retrouve avec plaisir, la Terre, la plantureuse ex-Reine Proxima Centauri etc. Toutes ces beautés pour un concours très spécial ! Bon après on reste à la clinique, c'est le sujet de cette nouvelle et tant qu'à faire autant organiser un concours de beauté... attention à ne pas prendre la grosse Jupiter (enfin la tête!)

La suite sur ma page !
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Crappy Princesses

Dès lecture de la quatrième de couv, le ton est donné !



Dans ces sept nouvelles signées Charlie Jdan, Thierry Fauquembergue, Amélie Sapin, Johann Vigneron, Ludivine Severs, Éva Petit et Greta Hiset, le dix-neuvième degré est de mise.



Aficionados de Sissi et autres Cendrillons, passez votre chemin ! Vos risqueriez d'être choqués de la façon dont ces sept (nains) auteurs dézinguent à tout va le mythe de la princesse aimable, agréable, propre sur elle, paillettes et compagnie. Les princesses Nutty Sheep vont vous chatouiller les zygomatiques à chaque page et provoquer de sévères dépressions chez Disney. Elles tordent le cou aux préjugés patriarcaux des frères Grimm, affirment leur identité de toutes les façons possibles (et même à travers les galaxies), glissent ici et là quelques vérités sur le monde. Ces nanas-là utilisent tous les codes du conte, pour mieux les atomiser. Les princes n'ont qu'à bien se tenir...



Je me suis surprise à glousser tout au long de ma lecture, et bon sang, ça fait du bien ! Crappy princesses, c'est du feel-good, mais à l'opposé de la soupe un peu niaise et fadasse qu'on nous sert souvent. Le feel-good à la Nutty Sheep est pimenté et relevé par des écritures de qualité et des histoires complètement déjantées. À consommer sans modération, rien que pour les images mentales provoquées par la lecture.



La semaine à l'école des princesses passe trop vite, on n'a qu'une envie : qu'elle continue !
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