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Citation de Charybde2


« Mais, nom de Dieu, ce n’est qu’une amusette, a-t-il répliqué. Certains cultivent quelques rangs de pommes de terre pour en avoir à la Saint-Jean. D’autres bricolent des voitures. Moi j’ai deux ou trois ruches. Tu peux t’en occuper, mais ce n’est pas un métier. Qu’est-ce qu’une abeille comparée à un bouvillon ? »
Eh oui, qu’est-ce qu’une abeille comparée à un bouvillon ?
Une fois, dans mon adolescence, alors que je tentais de séduire une fille, notre relation naissante s’était brisée avant même d’avoir commencé sur son refus de jamais venir à Toivonoja. Parce qu’il y avait des abeilles. Des monstres bourdonnants aux yeux globuleux, qui piquent et compensent leur petite taille par leur terrifiante force collective. Je l’aurais sûrement plus facilement convaincue de nous rendre visite si nous avions élevé des serpents à sonnette. Il est totalement inutile d’essayer d’expliquer la beauté et le charme profond des abeilles à une adolescente détestant tout ce qui a une carapace de chitine et six pattes.
Le bouvillon, en revanche, est une créature à sang chaud, aux yeux humides, qui, bizarrement, n’inspire aucune peur, alors qu’il est nettement plus gros et plus lourd que nous et pourrait nous piétiner si d’aventure l’envie lui en prenait. Mes craintives camarades de classe auraient aussi dû être bien plus épouvantées par la présence à Toivonoja – aux côtés d’innocentes colonies d’insectes – d’un camp d’extermination d’une terrifiante efficacité. Il en sortait à la chaîne des monceaux de corps sanguinolents, écorchés et dépecés, qui finissaient en morceaux sans vie sur les étals de boucherie. À Toivonoja, tuer était u métier. On assassinait par équarrissage, jour après jour ! La mort faisait tinter le tiroir-caisse.
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