Au numéro 2 de la rue, la maison abritant le marchand de tabac paraissait aussi branlante qu'un décor de comédie musicale, tout en étant sinistre, sombre et pleine de moisissures, à l'image de la boutique. Une cloche actionnée avec énergie finit par faire apparaître James Dolberman, marchand de tabac et de journaux, qui prit forme très lentement au fur et à mesure qu'il sortait des profondeurs de son arrière-boutique. C'était un petit vieillard aux lèvres serrées et aux jointures saillantes, vêtu d'une blouse de calicot noir luisant comme une armure, dans une grotte emplie de magazines à deux sous défraîchis et de pastilles de menthe pétrifiées. Et ce qu'il pensait de toute cette affaire, c'est qu'elle ne le regardait pas.
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