Je haïssais en moi la suppliante. Et la coupable. Et la souffrante. Mes fils morts ce fut comme si je ne m’aimais plus du tout. Si je continuais à tout voir en noir je me dégoûterais tellement de moi-même que j’en crèverais. Il fallait absolument que je m’accorde le bénéfice du doute. Je me suis relevée. J’ai arrêté de me demander pourquoi. Il ne pouvait pas y avoir de pourquoi. En tout cas aucun que je comprenne. Et même si je pouvais savoir, à quoi bon. Ca ne me ramènerait pas mes fils. Je me suis dit : Sors-toi donc de ce lit. Prépare-toi un hot-dog peigne ta tignasse lis ta Bible nettoie l’évier ou astique-toi le bouton. Profite de ce qui reste. Prends-le. Et estime-toi heureuse qu’il en reste encore. Apprécie. Et, oui, j’avais bel et bien envie de vivre ; même si le monde s’écroulait autour de moi.