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Citation de Anatole_1


Je me suis approchée pour lui demander pardon et je lui ai tendu la main, mais il n’a pas voulu la prendre. C’est bizarre, il a fait preuve à ce moment-là d’une espèce de dignité, il souffrait sincèrement (c’était peut-être à cause de cela) et il le montrait. Alors, je l’ai pris par le bras et je l’ai forcé à s’asseoir. J’ai dit : « Je vais vous raconter un conte de fées…

… Il était une fois (il s’est mis à fixer le tapis avec amertume, amertume), il était une fois un horrible monstre qui avait fait captive une princesse et l’avait enfermée dans une des tours de son château. Chaque soir, il lui ordonnait de s’asseoir près de lui et de lui dire : “Vous êtes très beau, Monseigneur.” Et chaque soir, elle disait : “Monstre, vous êtes très laid.” Alors, le monstre avait l’air très peiné, très triste et fixait le tapis. Si bien qu’un soir la princesse lui dit : “Faites telle et telle chose et vous serez beau”, mais le monstre répondit : “Cela m’est impossible, absolument impossible.” Et la princesse reprit : “Essayez tout de même.” Mais le monstre continuait à dire : “Cela m’est impossible.” Et chaque soir, c’était la même chose. Il lui demandait de mentir et elle ne voulait pas. Alors, la princesse se mit à penser que cela faisait vraiment plaisir à son geôlier d’être un horrible monstre. Mais un jour elle le vit pleurer alors qu’elle venait de lui répéter pour la quinzième fois qu’il était laid et elle dit : “Vous pouvez devenir beau si vous faites seulement ce que je vais vous demander. Le ferez-vous ?” Il répondit oui, enfin, qu’il essayerait de le faire. Alors, elle lui dit : “Rendez-moi la liberté.” Et il lui rendit la liberté. Et, tout à coup, sa laideur disparut. Le monstre était un prince qu’on avait ensorcelé. Et il suivit la princesse hors du château. Et, par la suite, ils vécurent ensemble et furent très heureux. »

J’ai compris tout en parlant que je racontais des sottises. Il n’a rien dit, il a continué à regarder par terre.

J’ai repris : « Maintenant, c’est à vous de me raconter un conte de fées. »

Et il n’a dit que trois mots : « Je vous aime. »
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