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Citation de Aym


Aym
15 février 2014
- Ce sont des esclaves exotiques, déclara Ho-Tu.
Cette expression s’appliquait aux esclaves sortant du commun. Les esclaves exotiques sont, en général, très rares.
- Dans quel sens? demandai-je.
Je ne m’étais jamais intéressé aux esclaves exotiques, tout comme je ne m’intéressais guère aux races de chiens et de poissons rouges que certains éleveurs terrestres considèrent comme des réussites triomphales. En général, on élève les esclaves exotiques en raison d’une malformation que l’on trouve divertissante. Mais l’objectif est parfois plus subtil et sinistre. On peut, par exemple, élever une femme dont la salive est empoisonnée; introduite dans le Jardin des Plaisirs d’un ennemi, cette femme est souvent plus dangereuse que le couteau d’un Assassin.
Ho-Tu suivit peut-être le cours de mes pensées car il se mit à rire :
- Non, non, dit-il. Ce sont des filles ordinaires, bien qu’elles soient particulièrement belles.
- Alors, en quoi sont-elles exotiques ? demandai-je.
Ho-Tu me regarda avec un mauvais sourire.
- Elles ignorent tout des hommes, répondit-il.
- Tu veux dire qu’elles sont Soie Blanche ? m’enquis-je.
Il rit.
- Je veux dire qu’elles vivent dans ce jardin depuis qu’elles sont nées. Elles n’ont jamais vu d’homme. Elles en savent pas qu’il en existe.
Je compris alors pourquoi je n’avais rencontré que des femmes.
Je regardai à nouveau les belles jeunes filles qui jouaient et se promenaient près de la piscine.
- Elles sont élevées dans l’ignorance complète, précisa Ho-Tu. Elles ne savent même pas qu’elles sont des femmes.
J’écoutai la musique du luth. J’étais troublé.
- Leurs existence est très agréable et très facile, expliqua Ho-Tu. Leur unique devoir est de s’amuser.
- Et ensuite ? demandai-je.
- Elles valent très cher, exposa Ho-tu. Parfois l’agent d’Ubar victorieux en achète une pour le festin de victoire des officiers de sa garde personnelle (Ho-Tu me regarda.) Cette nuit-là, on ajoute un somnifère dans la nourriture de la fille qu’il a achetée, puis on la fait sortir du jardin. On s’arrange pour qu’elle reste inconsciente. On la ramène à la vie au plus fort du festin de victoire de l’Ubar, en général complètement nue dans une cage pleine d’esclaves mâles, au beau milieu des convives.
Une fois de plus, je regardai les jeunes femmes.
- Assez souvent, poursuivit Ho-Tu, elles deviennent folles et on les tue au matin.
- Et si ce n’est pas le cas ?
- En général, répondit Ho-To, elles recherchent l’amitié d’une esclave qui leur rappelle les femmes du jardin et leur explique ce qu'elles sont, qu'elles sont femmes, qu'elles sont esclaves, qu'il leur faut porter un collier et servir les hommes.
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