Plus à l’ouest, dans les Grandes Plaines, la population des bisons connaissait un destin similaire : vers 1880, l’espèce la plus nombreuse d’animaux grégaires vivant sur terre – qui se comptait jadis en dizaines de millions de têtes – avait été réduite à moins de trois cents individus. C’était comme si le Nouveau Monde avait été envahi par des légions d’apprentis sorciers. Maîtres d’énergies qui allaient changer la face du monde – celle de la vapeur, de la scie circulaire et de la carabine Sharps -, ils ne pouvaient pas, ou ne voulaient pas, prendre toute la mesure des conséquences qu’auraient ces puissances surhumaines.