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Citation de ninamarijo


Un croissant de lune dessine une faucille dans les arbres. Sous la lueur blafarde, la neige se couvre d'ombres et la forêt s'emplit de ténèbres. Un homme marche seul en se frayant un chemin à tâtons. Il n'a pour toute compagnie qu'un chien courant devant lui, dans son impatience de rentrer enfin à la maison. Tout autour d'eux, les troncs noirs des chênes, des sapins et des peupliers se dressent au-dessus d'un épais tapis de brousailles et de rompis, et leurs frondaisons tissent une canopée à claire-voie. Les frêles bouleaux, plus blancs que la neige, semblent rayonner dans la nuit, mais leur lumière est aussi avare et froide que la fourrure des bêtes en hiver. Tout n'est que silence dans ce monde endormi sous la glace. Il fait si froid que les crachats gèlent avant de toucher le sol. Si froid qu'un arbre, aussi cassant qu'un brin de paille, peut subitement exploser sous la poussée d'une montée de sève. L'homme et son chien laissent dans leur sillage une traînée de chaleur et la buée de leur souffle flotte tel un nuage blanc au-dessus de leurs traces. Leur odeur ne se diffuse pas, par cette nuit sans vent, mais le bruit de leurs pas se transporte si loin qu'à chacune de leurs enjambées, c'est comme s'ils s'annonçaient au monde nocturne... Alors dans la nuit noire retentit un grondement qui semble venir de partout à la fois.
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