LE LÉZARD
Le plus souvent, il s’accroche au mur.
Faille ouverte. Faille brune. Immobile dans le soleil
qui brûle. Faille vermeille, frangée de reflets
de ciel indocile.
L’ombre ou l’impatience d’un nuage
le frôle. Il tressaille. Il entame
le mur. D’un trait. D’un éclair.
D’une brisure. Il disparaît.
Il s’engouffre dans un trou qu’il invente
de toutes ses pattes griffues. Il s’enfonce
dans la promesse profonde de l’enfer.
Notre œil rôde. Il garde longtemps
le secret bizarre et fulgurant
de cette flèche aux écailles d’émeraude.
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