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Citations de Joëlle Brière (24)


Celui qui lit écarte les roseaux.
Il voit passer un oiseau superbe.
Lourd, incertain et léger
comme tous les oiseaux.
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18 mai 1514 : Mariage de Claude de France, fille du roi Louis XII, avec François d'Orléans, comte d'Angoulême, alors âgé de 19 ans, qui, six mois plus tard, montera sur le trône sous le nom de François Ier : "et vint à Saint-Germain-en-Laye qui est un fort beau château à cinq lieues de Paris, beau parc, belle chasse. Et Luy arrivé au bout de quatre jours après, feurent faites les nopces les plus belles que vis jamais, car il y avait dix mille hommes habillés aussi richement que le Roy ou que Monsieur d'Angoulesme qui estait le marié..."
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Celui qui lit ne sait rien de la page
qu'il n'a pas encore tournée. Il a toujours
le coeur nu. Il est toujours au pied de l'échelle
voyageuse, entre l'infime et l'infini. Il veille
entre les mots. Le parfum de l'encre,
de la colle et du papier lui tenant lieu de lande,
de rivière, de chevaux, de clairière,
de caresses inoubliables.
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Celui qui lit avance dans la vie
la plus vraie avec la nonchalance du dormeur
et la sauvagerie du bûcheron.
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Vie



Je n’ai pas su vivre
Cette aube présente, ce cercle précis
Dans lequel ta main tenait la mienne,
Cette lumière comme une morsure
Et ton visage éveillé dans le mien.

Je courais derrière le lièvre bleu
De la prairie des songes. Chimère.
J’inventais une vie à vivre
Pour ne pas avoir à le faire.

Je dormais la tête dans la bruyère.
Les genoux écorchés, les poings serrés,
Comme le mauvais garçon
Des mille et une guerres.

Et maintenant que le temps
N’a plus vraiment d’importance.
Un oiseau de haute enfance
Me vieillit dans le cœur.
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Insectomania


Je te blatte
Je te cétoine
Je te cicindèle
Je te grillonne
Je te piéride
Je te scorpionne
Je te bombyxe la ronce et le mûrier
Je te frelonne et refrelonne
Je te coccinelle
Je t’éphémère

Tu m’ensphinxes
Tu me lucanes
Tu me phasmes
Tu me ver-luisannes
Tu me libellules
Tu me belle-dames
Tu me fiancies
Tu me guêpes
Tu me mantes très religieusement
Tu me bousies
Tu m’enveuves noire

Je cafarde
Je tarentule
Je me mouche.
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Si tu te prends pour un papillon et que tu le fais savoir personne ne te demandera de tirer de l'ornière un tomberau de pierres
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AVANT
                à Catherine
  
  
  
  
– Avant, quand j’étais un oiseau…
– Mais
 tu n’as jamais été un oiseau
 dit la mère.
Comment, pas été un oiseau ?
 Moi qui ai encore du duvet sur le cœur.
 Moi qui ai encore de l’air dans les os.
 Moi qui ai encore un œil de petit serpent.
 Moi qui ai encore du jaune au bec.
 Pas été un oiseau,
 et c’est toi qui le dit !
 Toi qui m’a pondu !


p.20
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Les mots sont des grands frères. Ils nous tiennent la main quand noircit le chemin et que l'orage gronde dans le ciel ou le cœur. Ils nous tirent, nous poussent, ils nous bousculent aussi quand on traîne des pieds derrière leurs jeux de grands. Ils s'énervent, se vexent, boudent et se cachent parfois, et ils s'amusent bien de nous voir les chercher, bouche bée, sourcils froncés… Et puis les revoilà, joyeux ou tristes, lents ou vifs, rondouillards ou maigrichons, ils sont là, ils trépignent, ils se bousculent, ils veulent tout explorer, ils veulent tout habiter, une feuille de chou, un rêve de limace, une fourmi curieuse, un éclat de lune, un matin oublié, une révolte, un chagrin…
Et voici le poème…

(p. 7)
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Je te souhaite des ailes
Pour caresser le ciel
M'a dit le bel oiseau
Prisonnier des barreaux

Je te souhaite des ailes
Pour caresser le ciel
M'a dit le papillon
Piqué sur le canson

Je te souhaite des ailes
Pour caresser le ciel
M'a dit la mouche gigotant
Sur le papier collant

Délivre-moi d'abord de ce livre d'images
Je te prêterai mes ailes
Pour caresser le ciel
M'a dit l'ange rose et sage
Aplati sur la page

(p. 33)
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Quand on a peur du temps
De sa course effrénée
On peut courir devant
Comme un dératé

On peut aussi mendier
Un moment de répit
S'arrêter, épuisé
Sur le bord de la nuit

On peut traîner des pieds
Et râler, et gémir,
Refuser de manger
La soupe pour grandir

Le temps s'amuse et rit
De cette agitation :
Il sait bien qu'aujourd'hui
Est sa seule saison

(p. 23)
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- Tu écris ?
- A peine...
- Tu devrais t'y remettre, c'était bon...
- Pas le temps avec ce boulot à la con...
- Et avec toutes tes maîtresses...
( p 56)
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LA PIE
  
  
  
  
La pie bleu-nuit du grand tilleul
a volé ma cuillère. Je la vois
qui brille entre les branche de son nid.

Bah ! Je slouperai ma soupe comme un enfant
sauvage. Je toquerai mon œuf
avec mon doigt.


p.54
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Je suis le coucou,
Je chante aux abois,
Je squatte votre nid et je couvre vos œufs.
Je vous donne un partage
Ce qui ne m'appartient pas,
Le printemps, le soleil,
L'aube de vos amours et la nuit de vos mots.
Vérifiez bien vos poches, n'oubliez pas vos pièces,
Demain vous serez riches.

Et moi, un peu plus pauvre,
Je quitterai l'été
Avec sur les épaules
Mon grand sac percé.

(p. 28)
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LE CAMÉLÉON
  
  
  
  
Un caméléon sur un édredon
changeait de couleur
toutes les demi-heures

À midi moins le quart
il était tout noir.
À une heure passée
il était violet.
À cinq heures quelque chose
il était tout rose.
À sept heures et demie
il était tout gris.

L’autre vendredi, quand tombait la nuit
mon p’tit chat orange qui n’est pas un ange
sauta sur le lit. Il le prit pour une souris !


p.52
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RÊVES
  
  
  
  
Sous une touffe de genêt
une petite renarde dormait
le museau enfoui dans ses rêves.

C’étaient des rêves fous
qui galopaient, qui étaient roux
qui prenaient feu et tendresse
qui me donnaient envie de gestes
à inventer l’amour.

C’étaient des rêves impossibles
qui déraillaient, qui frôlaient l’indicible
qui épousaient l’eau du regard
qui me mettaient le cœur
en retard.

C’étaient des rêves fragiles
qui naviguaient, qui abordaient des îles
qui cueillaient les plus beaux naufrages
qui m’enneigeaient jusqu’au blanc
de la page.


p.39
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− Le présent, le passé, l’avenir
ça commence où ? Ça finit où ?
− Ici. Là. Là-bas.
− Maintenant. Hier. Après demain.
À la fenêtre. Sur la branche de l’arbre.
Dans l’œil rond du merle. Au fond du ciel.
Mais surtout, dans ton sourire
que j’aime plus que tout
au monde !
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IMPATIENCE


J’ai hâte disait-elle
que les tourterelles roucoulent
sur le toit du voisin. J’ai hâte
que l’herbe soit drue et augmente
le jour de ce vert inespéré qui fait croire
à la vie. J’ai hâte que fondent les fleurs
des deux cerisiers et que les fruits se nouent.
J’ai hâte que le couple de merles se poursuive
sur les tuiles du vieux mur comme des voleurs.
J’ai hâte que les nuits soient douces et claires
pour reconnaître le Carré de Pégase au milieu des
étoiles. J’ai hâte de vieillir encore un peu avant de
mourir.
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JE N’AI PAS DIT
  
  
  
  
Je n’ai pas dit à la poule noire
et rouge qui couvait dans le placard
que dans le buisson d’ajoncs et de vents
à six pas du hangar, dormait un braconnier
au pelage de feu. Un renard de deux ans.


p.38
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RENARDE
  
  
  
  
Soudain, dans l’oubli mordoré
du taillis. Posé à l’angle des vents.
Le double apprivoisement d’ambre
des yeux de noyades inachevées
d’une petite renarde.

Aie la main craintive et douce. Caresse
moi longtemps, s’il te plaît !


p.36
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