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Citation de Boudune


« Il y a des chagrins qui durent. Celui-ci n’en finit pas. Je n’arrive pas à me remettre de cette absence. De tous les aléas du deuil, ce qui me touche le plus est l’ingratitude. Comment a-t-il pu partir ainsi, après tout ce temps, toutes ces attentions, toutes ces stations sur mes genoux ? Je sais à quel point c’est ridicule, vraiment... Un chat, le plus vulgaire qui soit, un gouttière à la con, même ses rayures n’étaient pas conformes, un de ses flans était totalement beige, il ne rayait que d’un côté... Chaton, il ne jouait pas. J’avais suspendu un bouchon de liège au bout d’une ficelle à une poignée de porte : croyez-le ou non, quand je faisais balancer le bouchon, au lieu de chercher à l’attraper, il s’asseyait et suivait le mouvement avec sa tête. Un contemplatif à deux balles, voilà ce qu’il était. Je l’appelais Machin, à cause de son inconsistance, au début. Comment nommer quelque chose qui existe à peine ? Il dormait sur le couvercle de la poubelle à pédale, dans la salle de bains. Une fois ou deux, par réflexe, pas fait gaffe, j’ai appuyé sur la pédale pour jeter un truc. Il décollait de dix centimètres sous la poussée, dégringolait, miaulait à peine, s’asseyait. Dès que j’avais fini, il reprenait sa place et se remettait à roupiller...
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