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Citation de BaudelaireViolette


« Et là, Benjamin se dit qu’il ne voit que des morts.
Des morts qui dansent.
Des Dieux insouciants.
Des dieux qui dansent sous la lumière des lampions multicolores.
Ils savent tous qu’ils vont toujours se souvenir de cette soirée. Et ils se diront : ‘Tu te souviens de la fête de Lars-Ake, le jour de ses trente ans ?’
Voilà ce qu’ils diront.
La toute dernière fête.
La fête qui tenait tête à la mort.
Ils se souviendront de la maigreur de Lars-Ake ce soir-là, assis à la grande table. Ils se souviendront de son crâne qui menaçait de percer sa peau si mince. Ils se souviendront de ses mouvements infiniment lents, comme s’il était déjà un vieil homme. Ils se souviendront d’avoir lancé des hourras, d’avoir chanté de toutes leurs forces ‘Pourvu que tu vives pendant cent et un ans !’, comme pour prouver qu’on pouvait peut-être les mettre à genoux mais qu’on ne pouvait pas les vaincre.
Ils voulaient arrêter le temps en cette soirée, ils voulaient que cette soirée ressemble à n’importe quel anniversaire quand quelqu’un fête ses trente ans.
C’est pour ça qu’ils chantaient, c’est pour ça qu’ils lançaient des hourras, c’est pour ça qu’ils lui faisaient des cadeaux.
Des livres qu’il n’aurait pas le temps de lire. Des disques qu’il n’aurait pas le temps d’écouter. Des vêtements qu’il n’aurait pas le temps de porter.
Une vie qui ne fut jamais vécue. »
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