Deux chaînes de montagnes enserrent Medellín. Une accolade géographique qui nous enferme tous dans le même espace. On rêve toujours à ce qu’il y a derrière les montagnes même s’il nous est difficile de nos détacher de notre trou ; c’est une relation d’amour-haine, avec des sentiments qui semblent s’appliquer à une femme plus qu’à une ville. Medellín ressemble à ces matrones d’autrefois, couvertes d’enfants, toujours en prière, pieuses et possessives, mais c’est une mère séductrice, une pute exubérante, éblouissante. Celui qui la quitte revient, celui qui la renie se rétracte, celui qui l’insulte s’excuse et celui qui lui plaît la paye. Notre rapport à elle est des plus bizarres, car malgré la peur qu’elle nous inspire, l’envie de nous enfuir que nous avons tous ressentie une fois, même si nous l’avons tuée souvent, Medellín finit toujours par gagner.