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Citation de mgeffroy


Le bar était vide. L'heure creuse. Entre chiens et loups, entre deux apéros. Mme Marie était penchée sur une cocotte en fonte noire, grand modèle. Avec une spatule, elle remuait un motte jaune, grosse comme mon poing.
- Ça sent bon !
Elle m'a regardé avec un sourire complice.
- A moins d'une demi-livre de beurre salé au fond de la cocotte, c'est pas la peine de faire la cuisine.
Sur le billot installé contre la cuisinière, un lapin géant avait été écorché. Une fine couche de graisse blanche recouvrait en grande parte sa chaire rosée. Il avait perdu ses oreilles.
- Je ne savais pas que le lapin breton était si gros ! Je me suis exclamé, sincèrement admiratif.
- Oh ! mais il y en a d’autres, des comme celui-là ! C’est que je les fais pousser moi-même.
- Un vrai lapin de votre jardin ?
Elle a souri.
- C’est ça mon gars, exactement. Je les nourris avec de l’herbe, les déchets de choux et de carottes du potager.
- De votre potager ? j’ai repris en écho.
Cette capacité de vie en autarcie fascine toujours le Castor Junior qui sommeille en moi.
- Une fois, j’ai acheté des aliments, comme ils disent. Avec leurs granulés tout durs, j’ai perdu la moitié de mes lapins dans l’hiver. Malades ! Crevés ! Saleté d’aliments !
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