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Citation de lectrice45


Préface de l'ouvrage de Joseph Frank, "Dostoïevski, un écrivain dans son temps" 3/7

Cette tendance innée de Dostoïevski à présenter les idées en actes fut notée par un de ses plus proches compagnons le philosophe Nicolaï Strakhov. "Une idée simple, parfois très commune et ordinaire, pouvait l'exalter subitement et se révéler à lui dans toute son importance. On pourrait dire qu'il éprouvait la pensée de façon exceptionnellement vivante. Ensuite il l'exprimait sous diverses formes, en lui donnant parfois une expression très aiguë, précise, mais sans l'expliquer de façon logique et sans développer son contenu." Cette tendance innée de Dostoïevski à "éprouver la pensée" fait son originalité ; c'est pourquoi il est tellement important d'établir un lien entre ses idées et l'histoire des idées de son temps.
Dostoïevski devint célèbre dans les années 1840, quand Alexandre Herzen salua son premier roman, Les Pauvres Gens, comme le plus grand exemple de création authentiquement socialiste dans la littérature russe. En réalité, tout ce que publia Dostoïevski au cours des années 1840 portait l'empreinte de son adhésion au socialisme utopique alors en vogue. Ces idées inspirées du christianisme, mais d'un christianisme repensé en fonction des problèmes de la société moderne. Même si le socialisme utopique ne prônait pas le recours à la violence, même si les œuvres de Dostoïevski expriment la nécessité de la sympathie et de la compassion, il appartint à un groupe clandestin - dont l'existence ne fut connue que bien après sa mort - qui avait pour objectif de déclencher une révolution contre le servage. Avant même que cette organisation clandestine pût passer à l'action, ses membres furent victimes de la répression qui frappa le cercle de Petrachevski, auquel ils appartenaient tous.
P. 10-11 de la préface
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