La fervente charité que la vraie amie de Dieu, madame Sainte Douceline, avait, qui pourrait la raconter ? Car elle était toute entière si enracinée dans l'amour de Dieu que quand elle entendait parler de l'amour de Dieu, aussitôt elle s'excitait et s'enflammait tant qu'elle laissait paraître extérieurement sur son corps et sur son visage un signe de cette flamme qui la brûlait à l'intérieur de son cœur, flamme née de l'amour qu'elle portait au Seigneur, car il semblait qu'elle était toute embrasée de ce grand amour. Tout le monde d'ici bas lui paraissait une image de Dieu, car tout ce qu'elle voyait représentait pour elle son Seigneur et en toutes choses elle trouvait Dieu, grâce à l'amour. Et elle contemplait dans les belles choses le beau suprême et dans les mélodies les douceurs de Dieu et elle se remplissait ainsi d'allégresse dans toutes les œuvres de notre Seigneur. Il n'exista jamais une plus grande ardeur dans la dévotion que celle que la sainte avait et, à travers l'amour souverain qu'elle portait à Dieu, elle était à ce point liée à chaque créature qu'en chacune elle reconnaissait qu'il y avait un créateur et un commencement.