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Citation de micky05


Toursène fit un autre pas, sur ses deux cannes. Il songeait : « Ce n'est point la plus belle de mes courses qui vaudra, avant qu'on l'oublie pour toujours, à ma renommée, quelques années de plus dans la mémoire de la steppe. Mais peut-être l'injustice qui a massacré la figure d'un enfant. »
Rahim, comme en dansant, dépassa Toursène. Quand celui-ci arriva dans l'antichambre, le batcha tenait inclinée l'aiguière en terre cuite.
Toursène déposa ses cannes dans un coin, s'appuya contre le mur, fit ses ablutions. Après quoi, il se sentit plus ferme sur ses jambes. « Un bâton, ainsi qu'à l'ordinaire, suffira », se dit-il et s'en réjouit comme d'une haute victoire. Son corps, dont il avait bien cru qu'il refusait les règles du jeu, leur obéissait à nouveau... Dehors, le soleil l'accueillit mieux qu'il ne l'avait jamais fait. Sa lumière était à la peau vêtement d'une chaleur sans pareille. Ses rayons étaient, pour les jointures, pour la moelle, prodigieux élixir. Plus de raideur dans le cou, dans les épaules, les reins, les poignets, les genoux, les chevilles. Le sang coulait bien, le cœur chantait juste. « Que se passe-t-il donc aujourd'hui? » se demanda Toursène. La réponse lui vint tout de suite : le soleil était plus chaud parce que plus haut que d'habitude.
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