Toi tu portes ton collier en liesse
Du bout du monde à la fin du monde,
Et tes multiples bras s'éparpillent
Pourvus chacun d'une lorgnette.
À tes yeux tout est nu, tout est noir,
Ta lumière est un observateur
Ton écorce s'éclabousse en menus morceaux
Et la terre les a fichés aux flancs.
Le monde est fait pour t'écouter
Pour t'aimer — pour s'enrichir
Pour s'éveiller à ton réveil
Pour guider tes pas vers ses enfances.
Désastre au ciel, où l'astre luit,
Contraire à ta souveraineté,
Il te couvre d'un manteau noir
Pour te dire bas sa colère.
Nous voici, les étés pleuvent
Sur nos visages assombris ;
Sur nos places, les pluies dansent,
Et sur nos forêts — vraies semences ;
Nous voici, le jour prend la couleur des nuits
le tonnerre roucoule au loin
Mais une lueur scintille dans nos cœurs
pour te recueillir.