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Critiques de Joseph Storer Clouston (2)
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La Mémorable et tragique aventure de Mr Irwin..

- Moi j’ai dit bizarre, bizarre comme c’est étrange. Pourquoi aurai-je dit bizarre, bizarre ? - Je vous assure cher cousin que vous avez dit bizarre, bizarre. – Moi j’ai dit bizarre, comme c’est bizarre.

Tout le monde reconnaît le fameux dialogue de Drole de drame de Marcel Carné, mais combien savent que le texte de Prévert est inspiré du livre de J. Storer-Clouston La mémorable et tragique aventure de Mr Irving Molyneux ? En tout cas, pas moi avant de le lire.

Une aventure parfaitement loufoque, qui entraine un couple de petits bourgeois dans une série d’évènements tragi-comiques à partir d’un meurtre qui n’a pas eu lieu, mais sur lequel tout le monde enquête, surtout les journalistes et le supposé meurtrier lui-même sous les traits de son alter ego le romancier Félix Chapel.

Peut être lu comme un exemplaire de l’humour anglais mais peut être aussi en sus comme une dénonciation de la presse qui s’empare de l’affaire et la fait évoluer plus que les personnages principaux. Le personnage de l’évêque de Bedford par qui le malheur arrive est particulièrement savoureux et son destin amplement mérité.

Pas une grande œuvre mais un moment de détente agréable.

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Son premier crime

Après m’être pendant des décennies consacré uniquement à la lecture de textes issus de la plume d’auteurs francophones, voilà que, depuis peu, je me plonge dans ceux provenant d’auteurs anglophones…



Et comme j’aime toujours autant la littérature d’antan, rien d’anormal à ce que, même chez les auteurs anglophones, je privilégie ceux ayant sévi au début du siècle dernier.



Aujourd’hui, c’est sur Joseph Storer Clouston que je me suis penché.



Si ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, les moins jeunes ou les plus cinéphiles d’entre vous ne peuvent ignorer l’adaptation cinématographique que Marcel Carné fit d’un de ses romans en 1937.



Si je vous dis « Drôle de drame » ? Louis Jouvet ? Michel Simon ? La réplique culte « Moi j’ai dit bizarre ? Comme c’est bizarre ! »…



Hé oui, ce film n’existerait pas sans le roman qui l’a inspiré : « His first offence » de Joseph Storer Clouston.



Joseph Storer Clouston (1870-1944) était donc un écrivain britannique qui a écrit plus d’une trentaine de romans plus quelques recueils de nouvelles…



On lui doit une série de plus de 6 romans autour du personnage de Francis Mandelle-Essington alias « Le Lunatic » dont la première aventure « The Lunatic at large » fut publiée en France en 1911 sous le titre « Le Fou en liberté ».



« His first offence » eut également le droit à une sortie en France en 1922 sous le titre « La mémorable et tragique aventure de Mr. Irwin Molyneux ».



Mr. Irwin Molyneux est un peu dans la dèche. Ce n’est pas avec ce que lui rapportent ses essais qu’il parvient à maintenir son train de vie. Et s’il a, en parallèle, écrit un roman policier à succès, il répugne à s’abaisser de nouveau à cette littérature.



Aussi, quand son cousin, l’éminent évêque Bedford, s’invite à manger chez lui à l’improviste alors que la cuisinière du couple vient de rendre son tablier, pour sauver les apparences, Mrs. Molyneux ne voit d’autre solution que de se mettre en cuisine. Mais, du coup, ne pouvant être derrière les fourneaux et tenir son rang, Mr. Molyneux prétexte un départ précipité de son épouse pour des raisons obscures qu’il a bien du mal à fournir.



L’évêque Bedford commence alors à nourrir des soupçons autour d’Irwin et insiste pour demeurer chez lui jusqu’au retour de son épouse.



Il ne reste plus qu’à Irwin Molyneux de s’éclipser sans dire au revoir à son cousin sous un prétexte quelconque…



Cette fois, l’évêque Bedford en est certain, son cousin a assassiné son épouse. Il fait appel à Scotland Yard, lançant alors les machines judiciaires et médiatiques qui vont s’emballer sous la fougue et l’imagination des divers protagonistes…



C’est donc à une affaire d’assassinat sans meurtre que nous convie J. Storer Clouston à travers les mésaventures d’Irwin Molyneux.



Les quiproquos s’enchaînent, parfois alimentés par les réactions pas toujours judicieuses des divers protagonistes, le couple Molyneux en tête, le tout sur fond d’humour très british…



Difficile, à la lecture de ce roman, de ne pas penser à « La tragique aventure du mime Properce » d’Albert Boissière, publié en 1903 en feuilleton puis en 1910 en roman…



Difficile de ne pas comparer les deux récits, les deux titres, les deux humours, même si cette comparaison penche très favorablement pour Albert Boissière, tant au niveau de l’humour, des humours dans le cas de Boissière ainsi que d’un niveau littéraire tant la plume d’Albert Boissière était savoureuse.



Pourtant, ne boudons pas notre plaisir devant cette « boutade » ou l’auteur s’amuse en amusant ses lecteurs, livrant alors des portraits savoureux des différents protagonistes, allant du notable désargenté à l’artiste se voyant héros, en passant par l’évêque guindé et le policier investi.



C’est presque à une pièce de boulevard que l’on assiste avec l’apparition et la disparition des personnages et les lieux très restreints où se déroulent les actions.



Au final, un très sympathique roman policier qui lorgne plus vers le roman d’humour…

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