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Citations de Joséphin Soulary (12)


Joséphin Soulary
RÊVES AMBITIEUX

Si j'avais un arpent de sol, mont, val ou plaine,
Avec un filet d'eau, torrent, source ou ruisseau,
J'y planterais un arbre, olivier, saule ou frêne,
J'y bâtirais un toit, chaume, tuile ou roseau.

Sur mon arbre, un doux nid, gramen, duvet ou laine,
Retiendrait un chanteur, pinson, merle ou moineau.
Sous mon toit, un doux lit, hamac, natte ou berceau,
Retiendrait une enfant, blonde, brune ou châtaine.

Je ne veux qu'un arpent; pour le mesurer mieux,
Je dirais à l'enfant, la plus belle à mes yeux:
"Tiens-toi debout devant le soleil qui se lève;

"Aussi loin que ton ombre ira sur le gazon,
Aussi loin je m'en vais tracer mon horizon."
Tout bonheur que la main n'atteint pas n'est qu'un rêve.
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Joséphin Soulary
Il en est de certains esprits comme de certaines maisons sordides, ils ouvrent sur des basse-cours.
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Joséphin Soulary
Ce qui peut venir le plus à point à qui sait attendre, c'est presque toujours le dégoût de la chose attendue.
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PAPILLONS NOIRS.

CLXXVIII
SUB SOLE QUID NOVI ?


Sous mes yeux vainement tout se métamorphose,
L’enfance en la vieillesse, et le jour en la nuit ;
Dans ce travail muet qui crée et qui détruit,
C’est toujours même loi, même effet, même cause.

Aujourd’hui vaut hier. Comme un collier morose
L’Ennui soude le jour qui passe au jour qui suit ;
Et l’immobile Dieu gouverne ce circuit,
Où l’acteur machinal quitte et prend même pose.

Sur le rayon de l’heure et dans le bruit des jours,
La vie a beau tourner, rien ne change son cours ;
Le pendule uniforme au front du Temps oscille.

N’est-il donc nulle part un monde où l’inconnu
Déconcerte l’attente, où, sur le cadran nu,
La Fantaisie en fleur fasse la folle aiguille ?

p.202
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Non, je n'ai pas tiré des sables de l'Asie
Le saphir translucide aux prismes constellés ;
Mais le long des sentiers où va ma fantaisie.
Des cailloux scintillaient, je les ai ciselés.

Dans un écrin splendide, et de forme choisie,
Un fin joaillier les a, par caprice, étalés ;
Grâce à lui, les voilà si bien dissimulés,
Qu'on les croirait — de loin — perles de poésie.

Veux-tu les rendre tels, même aux yeux prévenus?
Dis qu'ils furent trouvés sur des bords inconnus,
Dans un tombeau gardé par certaine couleuvre ;

Et qu'il est constaté par un vieux manuscrit
Que le sage ignoré dont l'art les mit en œuvre
Est mort un siècle avant Père de Jésus-Christ.
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Le génie est comme le soleil ; il emporte dans sa splendeur l'excuse de ses taches.
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Il y a des naïvetés tellement déconcertantes, qu'elles passent pour des calculs d'hypocrisie, — mais seulement aux yeux des hypocrites.
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Joséphin Soulary
Tout bonheur que la main n’atteint pas n’est qu’un rêve.
Joséphin Soulary
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DEDICACE
A CELLE QUI PORTE MON NOM

En attendant qu'un jour notre tombeau les livre
Comme un chiffre d'amour sur la pierre enlacé,
Je grave nos deux noms au fronton de ce livre,
Autre tombeau tout plein de ce que j'ai pensé.
Je ne suis plus à l'heure où, débutant poète,
J'implorais un bras fort qui pût me soutenir ;
Lassé, je cherche un cœur où reposer ma tête,
Car déjà le jour baisse et la nuit va venir.

Comme un chiffre d'amour sur la pierre enlacé,
Ton rébus, vieil Hymen, provoque le fou rire ;
A ce point qu'un époux doit se cacher pour dire
Ton modeste bonheur par nul autre effacé.
— J'ai goûté ce bonheur, et j'oserai l'écrire.

Je grave nos deux noms au fronton de ce livre.
Ta main fut dans ma main, ton pas fut dans mon pas ;
Amie, ainsi restons même après le trépas !
Comment porter sans toi l'ennui de me survivre?
Je ne veux point de place où tu ne serais pas.

Autre tombeau tout plein de ce que j'ai pensé,
Ce livre est le scrutin d'une âme ballottée
Entre la raison morne et la foi révoltée.
Mais à quoi bon garder les pages du passé ?
La meilleure est toujours celle qu'on a jetée.

Je ne suis plus à l'heure où, débutant poète,
Dans mes enivrements naïfs, je démêlais
Comme un doux suc d'abeille au fond de mon palais ;
Dès longtemps j'ai noyé tes dégoûts, miel d'Hymète,
Dans le vin goguenard du gaulois Rabelais !

J'implorais un bras fort qui pût me soutenir;
Mais les porteurs de croix ont tant gâté ce rôle !
Le bon Cyrénéen passe en haussant l'épaule,
Et la femme au mouchoir pieux craint de ternir
Son fin linge aux sueurs d'un Christ qui n'est que drôle

Lassé, je cherche un cœur où reposer ma tête.
Le tien seul m'est resté quand tout autre s'est tu ;
Sur mon sein, nuit et jour, a-t-il assez battu/
Calme, et toujours chantant son cantique de fête,
Son éternel refrain « dévoûment et vertu ! »

Car déjà le jour baisse, et la nuit va venir.
Malheur à qui de nous doit veiller après l'autre !
Il mourra sous le poids de son cher souvenir,
Et personne, après lui, n'aura souci du nôtre !
C'est pourquoi j'ai voulu, tandis que les regrets
N'ont pas encor troublé le moment qui doit suivre,
Consacrer en ce lieu l'autel de nos secrets,
En attendant qu'un jour notre tombeau les livre.
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LE FOSSOYEUR
four chaque enfant qui naît ici-bas , Dieu fait naître
Un petit fossoyeur expert en son métier ?
Qui creuse incessamment sous les pieds de son maître
La place où l'homme un jour s'abîme tout entier.

Connaissez-vous le vôtre ? Il est hideux peut-être,
Et vous tremblez de voir à l'œuvre l'ouvrier;
Par un regard si doux le mien s'est fait connaître,
Qu'à sa merci mon coeur m'a livré sans quartier.

C'est un bel enfant rose et blanc, sa lèvre est douce ;
De caresse en caresse à ma fosse il me pousse ;
On ne saurait aimer d'assassin plus charmant !

— Espiègle, as-tu fini ? Dépêchons! l'heure approche !
Donne avec un baiser ton dernier coup de pioche ,
Et dans ma tombe en fleur pose-moi doucement !
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XXXVIII
SONNET DE DÉCEMBRE


L’HIVER est là. L’oiseau meurt de faim ; l’homme gèle.
Passe pour l’homme encor ; mais l’oiseau, c’est pitié !
Dans un bouquin rongé des rats plus qu’à moitié
J’ai lu qu’il paie aussi la faute originelle.

La bise a mangé l’air, durci le sol, lié
Les ruisseaux. — Temps propice aux heureux ! La flanelle
Les couvre ; au coin du feu le festin les appelle.
Mais les autres ?… Sans doute ils auront mal prié !

Le soleil disparaît sous la brume glacée ;
C’est l’acteur des beaux jours qui, la toile baissée,
Prépare sa rentrée au prochain renouveau ;

Et, tandis qu’on grelotte, il vient, par intervalle,
Regarder plaisamment, l’œil au trou du rideau,
La grimace que fait son public dans la salle.

p.95
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La science au rêve s'impose;
Le ciel antique est pris d'assaut;
Mais, ô dieux chassé de là-haut,
Beaucoup vous pleurent, non sans cause.

Pour nous, fils de l'Art, rien ne vaut
Le mythe et sa légende rose;
Nous mourons de la vie en prose
Où le merveilleux fait défaut.

Et moi-mêne, poète indigne.
J'en suis encore à l'œuf de cygne
Au bord de l'Eurotas trouvé.

Ne dites pas ; " La fable est vieille ! "
Depuis que Léda l'a couvé,
Cet œuf est toujours de la veille.

18 décembre 1880
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