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Critiques de Joséphine Dedet (4)
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Roxane l'éblouissante

Lorsque la princesse bactrienne Roxane entre dans la vie d'Alexandre le Macédonien, et donc lorsque débute le roman, les batailles du Granique, d'Issos et de Gaugamèles ont déjà eu lieu ; l'Asie Mineure et la Phénicie sont conquises ; Alexandre a été proclamé Pharaon d'Égypte et a fait son entrée triomphale dans Babylone. Autrement dit, les événements les plus glorieux de l'épopée appartiennent déjà au passé, tout ce qui suit ne sera que difficultés, déceptions et trahisons : ainsi la pénible "pacification" de l'Asie centrale, le retour contraint après avoir atteint l'Indus, la dramatique traversée du désert de Gédrosie... La mort à Babylone, enfin, pour le Conquérant qui laisse derrière lui un empire voué à l'implosion, mais aussi une veuve et un fils posthume condamnés à être les victimes innocentes des guerres de succession...



Après un début entaché d'une grossière erreur qui fait craindre le pire pour la suite (comment Cyrus, mort en -530, aurait-il pu détruire en -480 l'Érechthéion bâti vers -400 ?), le roman se révèle historiquement sérieux. D'un point de vue littéraire et narratif, le choix d'un style direct constitué de phrases courtes, couplé à un découpage en scènes rapides dépassant rarement une page, peut d'abord laisser dubitatif. Pourtant cela fonctionne, d'autant que l'écriture est soignée, ce qui est loin de couler de source dans ce genre de roman historique grand public. Sur 250 pages, on ne s'attendra pas à ce que les situations soient approfondies, mais au moins a-t-on un bon survol de ce que furent les dernières années d'Alexandre, vues à travers le regard de son épouse "barbare".



Ainsi que le rappelle l'auteur en introduction, on en sait très peu sur Roxane, sa biographie tenant en quelques lignes. On peut regretter que Joséphine Dedet n'aie pas profité de ces zones d'ombre, qu'elle n'aie pas osé inventer davantage, de manière à offrir à son héroïne d'autres perspectives que celle de simple spectatrice. Sa relation pour le moins ambiguë avec Héphestion, si elle ne m'a pas spécialement convaincu, va dans le sens de ce qu'aurait pu être une Roxane un peu moins sagement cantonnée au rôle attendu. Mais si ce personnage est intéressant, c'est avant tout parce qu'il symbolise la plus grande réussite d'Alexandre : l'épopée guerrière a eu pour principal mérite de faire se rencontrer des civilisations que tout semblait opposer. En épousant le maître de la Grèce, Roxane l'orientale s'hellénise, tandis que les Grecs, au contact des Perses qu'ils sont venus soumettre, changent leur manière d'être. Cet aspect est plutôt bien rendu dans le roman, même s'il aurait sans doute gagné à être davantage exploité.



Au final on a là un roman historique grand public de bonne facture, qui certes n'atteint pas des sommets, qui certes n'apprendra pas grand-chose et ne surprendra guère quiconque connaît bien l'histoire d'Alexandre, mais qui mérite assurément mieux que ses trois lecteurs actuels sur Babelio...
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Roxane l'éblouissante

Fille du satrape de Bactriane.



Captive puis épouse du maître de l'Asie Mineure.



Adolescente de 17 ans d'une telle beauté qu'Alexandre s'abandonnera à elle par son cœur et son âme.



Assassinée avec son fils, douze ans plus tard.



Alexandre meurt, son royaume et son empire avec lui.



Découverte d'un parcours de vie hors du temps, celui d'hommes guerriers sans regards sur l'âme humaine et ses tréfonds.
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L'homme que vous aimerez haïr

C’est au hasard des rayons, en ne cherchant rien de particulier qu’un titre, un sujet et un quatrième de couverture ont attiré mon attention. La photo de Gloria Swanson y était pour quelque chose, tout comme celle en médaillon d’Erich von Stroheim. J’ai d’ailleurs tout de suite pensé à Sunset Boulevard (connu en français sous le nom de Boulevard du crépuscule) où l’une interprète le rôle d’une actrice qui a connu la gloire du temps du cinéma muet alors que le second s’est glissé dans la peau d’un serviteur allemand, ironie du sort pour celui qui toute sa vie a bien insisté sur le fait qu’il était Autrichien d’origine et pas Allemand.



Or, c’est plutôt à une Gloria Swanson et à un Erich von Stroheim d’une autre époque que nous avons affaire dans ce roman cinématographique, historique, social et psychologique de Joséphine Dedet. Celle où le réalisateur (qui fut aussi acteur et romancier) est connu sous le nom de « l’homme que vous aimerez haïr » alors que les films qu’ils réalisent sont amputés par la censure et qu’il dépasse constamment les budgets par ses extravagances.



À l’heure où s’ouvre le roman, nous sommes en plein tournage du Bourbier (nom fictif donné au film pour les besoins d’allusions alors que le film n’avance pas, s’enlise même, tout en engloutissant des montants d’argent faramineux et que les cinéphiles connaissent sous le nom de Queen Kelly) alors que Gloria Swanson est à la fois la productrice du film et son héroïne. Ou plutôt un de deux investisseurs puisque l’autre producteur n’est nul autre que celui qui annonçait à tout venant que son fils aîné serait un jour le président des États-Unis. Joseph Kennedy en personne. Le mari de Rose, la fille du maire de Boston à qui il fit beaucoup d’enfants, dont un président, et qui, selon les rumeurs de l’époque, avait une aventure avec la grande star du cinéma muet qu’était Gloria avant que le cinéma parlant ne vienne changer la donne.



Nous sommes donc en plein tournage. Des lettres anonymes circulent. Von Stroheim (qui est le narrateur du roman) improvise des scènes et des dialogues tout en espionnant les allées et venues tout comme les visites et les conversations de Gloria, sa voisine de chambre.



Prêtre et putes, chantage, secrets, il y a dans le roman de Joséphine Dedet le climat glauque des films d’Erich Von Stroheim. Mais la censure n’est pas passée par là. Il n’y a donc pas de scènes coupées. Ce qui nous donne un roman irrévérencieux où travers, caprices et mensonges se disputent le haut de l’affiche alors que la carrière de réalisateur de Von Stroheim touche à sa fin.



Un roman qui plaira aux cinéphiles, il va sans dire. À ceux qui aiment les romans historiques aussi. Même si la fiction prend ici le pas sur l’Histoire. Et même si tout ça n’a rien à voir avec Bruxelles, vous aurez envie de fredonner « C’était au temps du cinéma muet… »
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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L'homme que vous aimerez haïr

Une de mes acquisitions en occasion. J'aime bien les romans se déroulant à Hollywood pendant les années d'avant-guerre. 



Ce roman-ci est basé sur la vie d'Erich von Stroheim, un "monstre sacré" de l'époque et de sa relation avec Gloria Swanson et Joseph Kennedy, le père du "clan". 



Si le fond de l'histoire est rigoureusement conforme à la réalité biographique, les dialogues sont inventés par l'auteure mais semblent correspondre à la situation telle qu'elle fut. 



Le style est bon et pour une fois il n'y a ni fautes ni "coquilles". Le tout se lit aisément et rapidement, le récit étant bien enlevé

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