Né à Thurso, en Écosse, Jock Macdonald (1897-1960) arrive à Vancouver en septembre 1926, où il obtient le poste de directeur de design à la Vancouver School of Decorative and Applied Arts (aujourd’hui l’Université d’art et de design Emily-Carr), nouvellement établie. Au cours des trois décennies suivantes, il est à l’avant-garde de l’art canadien : le premier peintre à exposer des œuvres abstraites à Vancouver, et un grand défenseur des artistes canadiens novateurs, tant au pays qu’à l’étranger. En plus de sa pratique artistique, son travail comme professeur lui a permis de devenir un mentor pour des générations d’artistes. Il contribue à la fondation du Groupe des peintres canadiens, du collectif Painters Eleven, ainsi que du Groupe de Calgary.
Quand j’ai commencé à enseigner à l’OCA en 1966, Jock Macdonald était devenu une légende. Ses anciens élèves, qu’il avait soutenus dans des moments difficiles en leur servant de guide, d’inspiration et d’exemple, étaient devenus les artistes et professeurs de la nouvelle génération. Au cours des années suivantes passées à enseigner et à mener des recherches en art canadien, je me suis rendue compte qu’il était pratiquement impossible d’aborder l’histoire de l’art canadien sans faire référence à ce grand artiste et talentueux professeur.
Macdonald envisage ce séjour comme une occasion de se rapprocher de la nature dans son art, de trouver une « expression spirituelle ». Mais il a également une autre idée en tête : la création d’une colonie d’artistes. Avant son départ, Macdonald s’est informé auprès d’un bureau d’experts-arpenteurs pour savoir quelles propriétés de la baie de Nootka étaient à vendre. Le groupe arrive avec des matériaux de construction, le nécessaire de subsistance, des fournitures d’art et de nombreux livres.