J'ai pris à deux mains cette tête tranchée, je la parai de ses beaux cheveux noirs, j'enfonçai tête et cheveux dans ma taie d'oreiller, et je plaçai l'oreiller à l'extrémité du cercueil.
Restait le corps. Mais comment donc l'ensevelir à moi tout seul ? Sylvio était déjà là près de moi. Bon Sylvio ! Il leva de ses deux mains courageuses ce pauvre corps décapité ; moi, je portais ces deux pieds blancs et froids comme la neige. Hélas ! le sang et le lait coulaient à la fois de ce beau corps. Nous posâmes le cadavre dans la chemise blanche, transparent linceul, qui couvrait à peine ses deux mains doucement effilées ; mais cependant les épaules étaient entièrement couvertes, et même il restait assez de cou pour qu'on pût attacher le nœud qui devait fixer ce vêtement funèbre.