Les passions se présentent toujours à nous comme des urgences, avant de se muer en vocation parfois tardives, souvent enfantines. Au fur et à mesure des âges elles se révèlent immanentes jusqu’à devenir une part de notre être propre, une anatomie morale et immuable en osmose avec le quotidien.
Les écrits soulagent mais soulèvent les esprits qui s’y penchent, ils nous entraînent presque malgré nous quel que soit le côté de la rive où nous attendons : auteur ou lecteur. L’écriture recèle des pouvoirs inespérés, elle ferme nos yeux pour nous enjoindre à rêver ou bien les ouvre pour nous pousser à agir. Écrire s’exprime par un acte primal qui devient ce que l’on en fait.
Mais sa beauté demeurera universelle ; elle réside à jamais dans la transmission salvatrice dont l’ouvrage se fait le vecteur.