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Citation de mamansand72


( Caroline Toby / Affaire Ilan Halimi)
La relation qui se noue alors entre eux ressemble à celle d’un père et sa fille. « Lequel père, le mien, je vais le perdre deux ans plus tard », raconte-t-elle. Tout d’un coup, Szpiner endosse un rôle immense, à la fois professionnel et affectif. Un père spirituel qu’elle va admirer « vraiment beaucoup ». Trop ? « Beaucoup, mais pas trop. » Aujourd’hui, ses clients sont ses propres clients, et elle n’a plus jamais affaire à ces types qui lui disaient en la voyant arriver au parloir de la prison : « Ce n’est pas toi que j’ai appelée mais Me Szpiner. » Elle a fait ses preuves, peu compté ses heures au point de perdre les eaux dans le bureau du juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, et même réussi à créer une structure dans laquelle Szpiner et elle ont désormais deux autres associés. La dilution a noyé l’affect. Ils partagent tout : les charges et les honoraires. Et elle n’a plus jamais l’impression de « piquer de l’argent de poche » à son père.
Il aura fallu du temps pourtant pour que Caroline Toby reconnaisse sa force. Et c’est autour d’Ilan Halimi qu’elle y est parvenue. » Pour la première fois de ma vie, quatorze ans après avoir prêté serment, j’ai voulu y mettre mes tripes et plaider comme une avocate à part entière. » Il n’était plus question de collaboratrice, d’associée, de père et de fille. Quand elle plaide, Me Toby ne pleure plus. Elle est extrêmement émue mais tient le coup pour la mère et les sœurs d’Ilan Halimi qui ont assisté à l’intégralité du procès, et avec lesquelles elle a déjeuné chaque jour. Pour ça, elle s’accroche à son texte, qu’elle écrit toujours.
[…]
Juste après cette affaire, elle a eu une révélation. Elle devait avance, avec ou sans celui qui avait été si longtemps son mentor. Le procès terminé a d’ailleurs marqué leur toute première dispute. Sous l’effet des nombreuses félicitations reçues ici ou là pour son travail précis, elle se rend dans le bureau de Szpiner et lui adresse cette phrase qui ne lui ressemble pas : « Il faut que moi aussi j’existe médiatiquement. » A la veille des vacances d’été, ce jour de juillet, il réplique : « Alors démerdez-vous pour que ce soit le cas. » Sur le moment, elle est piquée, le prend mal et s’en va. « En fait, c’est le meilleur service qu’il m’ait rendu » reconnaît-elle onze ans plus tard. « Si je voulais m’épanouir pleinement, il fallait que j’agisse indépendamment de lui. »
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