AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de LesLecturesdOriane


« Blanche plongea les yeux dans ceux de son cavalier. Soudain, elle sursauta. Il lui semblait reconnaître la douceur de ce regard.
— Nous sommes-nous déjà rencontrés ? Je suis persuadée que oui.
— Peut-être dans vos rêves, belle inconnue.
Il parlait bas, mais même l’intonation de sa voix lui paraissait familière. Elle aurait juré qu’il s’agissait de celle de Sébastien. Impossible, lorsqu’il avait refusé de les accompagner, il avait prétexté se rendre au restaurant avec son ami Jules.
Après tout, d’autres descendants de familles nobiliaires devaient fréquenter cette réception. Peut-être celui-ci ressemblait-il à l’un d’eux.
— Comment appelle-t-on cette danse ? interrogea-t-elle.
— Un slow.
Dès que la musique s’arrêta, il invita Blanche à goûter les petits fours disposés sur une table. Avec une patience infinie, il lui énonça le nom de chaque mets : blinis au caviar, mini opéra de foie gras au pain d’épices, bouchées de vol-au-vent et d’escargot bourguignon, noix de Saint-Jacques en médaillon et polenta de homard, brochettes de magret de canard. Blanche se régala de tout. Pour accompagner sa dégustation, elle réclamait chaque fois une nouvelle coupe de champagne. À la longue, la tête lui tournait, mais elle se sentait si bien qu’elle se moquait de terminer la soirée ivre morte. Cet homme lui donnait l’impression d’être libre. Il n’exigeait rien d’elle si ce n’était de lui tenir compagnie. Elle lui proposa de prendre l’air et, sans attendre sa réponse, elle glissa le bras sous le sien. Tous deux quittèrent la salle de direction du jardin. L’allée était illuminée, mais au loin seule la lune éclairait la pelouse de son auréole blanchâtre.
— Vous n’avez pas froid ? s’inquiéta l’inconnu.
— Non, au contraire.
Blanche se mit à tournoyer et à rire si vite et si fort que, tout à coup, elle se sentit basculer vers le sol. L’homme l’attrapa juste à temps avant qu’elle ne pique du nez dans l’herbe. Elle respira son parfum, toucha son menton du bout des doigts, s’enhardit à tenter d’enlever son masque. Il retint sa main de justesse, sans brusquerie, mais avec fermeté.
— Non ! Vous pourriez être déçue… »
Commenter  J’apprécie          00









{* *}