Le reste de l’année, nous vivions à Brest, dans une de ces maisons blanches dont la façade avait fini par virer au gris pour mieux se fondre avec la chape de plomb du ciel, rempart infranchissable pour les percées de soleil les plus téméraires. Ainsi voguait notre capitale océane, entre crachin et déluges, au rythme des caprices météorologiques de la mer d’Iroise, elle-même tributaire des sautes d’humeur du grand Atlantique.
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Ainsi fonctionnait la conscience martinienne, à coups de raccourcis et queues-de-poisson rhétoriques qui auraient mérité quelques procès-verbaux pour infraction au code de l’honnêteté intellectuelle. Or Martine ne tolérait aucune milice. Ses dogmes et certitudes vécurent donc heureux et eurent beaucoup d’enfants.