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Citation de loudarsan


Seules des feuilles de houx venaient nous griffer les mollets quand, au détour d’un dénivellement, il nous apparut. De taille moyenne et le tronc ventru, il ressemblait de loin à un gros homme arborescent en pantalon de velours ligneux, de ceux qui parlent d’un air satisfait les mains dans les poches, une paire de sourcils touffus ombrageant leurs yeux malades. Macabre. Je pressentis vite que cet arbre était de ces ogres qui prennent racines et que l’on ne peut facilement abattre, impression désagréable.
Lorsque mon urine se répandit sur la terre assoiffée, je perçus une réaction hostile, comme si l’arbre réprouvait ce crime de lèse-majesté, on aurait dit que j’avais pissé sur le « Vieux Saule » de Tolkien . Je me rebraguettai, vite opérai un prélèvement sur le chêne acariâtre, puis je rejoignis ma promise pour partager le pique-nique camembert et talon de jambon. En prenant le café, je sortis l’échantillon de chêne dont je me mis en devoir de lire les lignes fibreuses et, je l’avoue, il s’agissait du plus étrange prélèvement qu’il m’ait été donné d’observer : la carotte extraite du tronc contenait, en plus du bois, de petits morceaux de pierre, et des bouts d’ivoire ou d’os. L’histoire de l’arbre commençait ainsi : un jour, l’ermite est arrivé les yeux cernés et aussitôt la rumeur le présenta comme un « retour à la terre ». Il s’était installé dans un abri de berger dont les lauzes s’étaient effondrées. L’arbre savait : il avait connu cet homme.
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