Il en va de la kabbale comme des mathématiques ou de la physique contemporaine : on peut se tenir indéfiniment au seuil de la discipline et disserter à l'envi de son histoire, de ses "grandes idées", de son influence et autres atours, mais il faut bien à un moment plonger dans le vif du sujet, se mesurer aux équations, et la philosophie des sciences n'est alors plus d'aucun secours quand il s'agit de faire la science elle-même ... Il en va de même ici : autant la kabbale prélurianique se prête relativement facilement à des paraphrases conceptuelles, autant la réalité du lurianisme, c'est-à-dire de presque toute la kabbale depuis près d'un demi-millénaire, 'est celle d'un formalisme combinatoire extrêmement technique. C'est dans le domaine des kawwanot (intentions de la prière) que cela se vérifie le mieux ...
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