L'esprit si fin et si pénétrant, si athénien et si chrétien tout ensemble de Fénelon, jugeant le talent des autres, même lorsque ce talent était le plus solide et le mieux établi, y voyait tous les défauts qu'un goût délicat peut seul ressentir, et illes eût voulu éviter. Quand il prêchait pour son compte dans ses missions, dans ses instructions pastorales, dans ses homélies de diocèse, je ne fais nul doute que Fénelon ne fût arrivé à une sorte de perfection, délicieuse pour les gens d'esprit qui l'écoutaient en même temps que salutaire et persuasive pour tous. C'était avec son esprit, avec son âme, avec son goût que Fénelon fut orateur comme il fut tout ce qu'il voulut être, et on ne désirait rien de plus en l'écoutant.
Le cardinal Maury est le premier qui ait rendu pleine justice aux talents oratoires de Fénelon. Il a consacré à ce sujet, dans son Essai sur l'Éloquence, tout un chapitre qui serait à citer ici, car il suffit seul à répondre à la question que nous avons posée.