Justin Bourgeade

À chaque envol d'un oiseau, je m'arrêtais pour explorer son point de départ, dans le but de découvrir un nid.

L'enfance au village
Distractions de pâtre

Cet homme était un saint à moins qu'il ne fût un démon...Il emportait dans sa poche le fléau le plus effroyable de l'humanité...Quel usage en ferait-il . Mystère.

Le pèlerin de Conques

Henriette, la fille aînée, une délicieuse blonde de seize printemps que l'existence au grand air paraît d'une fraîcheur exquise, surveillait le troupeau de vaches et de brebis dans la forêt. Son chien fidèle, un gros berger à poils longs, doué d'intelligence presque humaine, empêchait l'évasion des bêtes vers les lointaines prairies qu'elles flairaient avec un sentiment infaillible.

Les Robinsons de la Truyère

À la limite extrême des vallées et des pics, dans cette nature vierge et farouche, des hommes robustes et forts, amoureux de grand air et de solitude, avaient élu domicile.

Les légendes du passé

En dehors de sa vie propre, le village a besoin pour subsister de la prairie qui lui fournit le foin pour la nourriture des bêtes, de la forêt qui lui fournit le bois de chauffage, du torrent pour l'irrigation des prairies....et la pêche la truite, enfin de la montagne gazonnée pour l'estive des bêtes. Ces quatre aspects de la nature ont chacun leur existence particulière et, comme les humains, leurs sourires et leurs colères. J'ai suivi sur le vif les traits les plus saillants de leur caractère.

Avant-propos

Apparemment privés de tout, les petits villageois sont pourtant mille fois plus comblés que les citadins...

Avant-propos

Malgré l'extrême pauvreté de leur grand-mère, les enfants de la Miette n'avaient jamais manqué de lait de chèvre, ni de pain noir, ni de feu. Le toit maternel était en chaume, mais il abritait bien la nichée du froid.

La forêt
La fagot de la Miette

Qui était la Miette ? Une vieille grand-mère de chez nous, bâtie à chaux et à sable, indestructible, semblait-il. Elle avait passé sa vie à élever des enfants : les siens d'abord, au nombre de huit, puis les quatre orphelins de sa fille aînée, morte en couches. Par quels prodiges de dévouement assumait-elle une charge qui aurait écrasé de plus jeunes qu'elles ? Miracle éternel et sublime de l'amour maternel !

La forêt
La fagot de la Miette

Sous les grossiers vêtements qui l'enveloppaient, on devinait une femme, une très vieille femme même, dont quelques mèches de cheveux blancs s'évadaient de la cape de laine bise. Quelqu'un du pays aurait reconnu sans hésiter la Miette.

La forêt
La fagot de la Miette

On sait que chez les femmes, la langue est généralement le dernier organe atteint par la vieillesse...Malgré ses quatre-vingt-dix ans bien sonnés, la Poulotte s'exprimait encore avec autant de volubilité que de lucidité. Pour écouter ses histoires, je l'autorisais volontiers à faire paître ses chèvres dans notre pré, quitte à affronter ensuite les reproches véhéments de mon père...

Les loups
La bergère et le loup

" La vieillesse et l'enfance ont de secrets accords " a dit le poète de la Légende des siècles. c'est pour cela que j'affectionnais, autrefois, la compagnie de la Poulotte, une très vieille gardeuse de chèvres, pour l'accabler de questions sur le passé.

Les loups
La bergère et le loup

À 1400 mètres d'altitude, plus haut que les forêts et à peine au-dessous des cimes rocheuses, la solitude n'est troublée, en été, que par le tintement des clochettes au cou des vachers; en hiver, la tempête seule anime ces mornes étendues et accumule dans les combes d'invraisemblables monceaux de neige.

La montagne
Les deux rivaux

Cette histoire me fut contée, dans ma plus tendre enfance, par un vieillard vénérable de mon village, qui, malgré ses quatre-vingt-dix ans, avait conservé une étonnante verdeur et une parfaite lucidité d'esprit. Nos deux existences, alignées pour ainsi dire bout à bout, forment aujourd'hui une chaîne qui plonge fort loin dans le passé...

La montagne
L'étable hantée

Son père la chérissait à sa façon, avec un mélange de tendresse bourrue et de sévérité; elle portait la forte empreinte de l'éducation paternelle et joignait à l'amour du travail de solides vertus domestiques.

La prairie
La source

Rosette avait dix-huit ans et un frais minois de brunette à peine hâlé par la rude caresse du vent et du soleil. elle alliait la grâce de la jeunesse au charme de la femme. respectueuse de la volonté paternelle, elle n'avait jamais adressé la parole au fils Courbebaysse, mais l'apparente froideur qu'elle lui témoignait cachait peut-être une secrète admiration. Incapable de s'associer à une brouille, Rosette aspirait à l'amour et non à la haine...

La prairie
La source

Une haine implacable, à l'épreuve du temps, animait l'une contre l'autre deux honorables familles du village de Leybros : les Courbebaysse et les Tanavel. elle faisait pour ainsi dire partie intégrante de l'héritage et se transmettait fidèlement de père en fils. À vrai dire, les antagonistes actuels auraient été bien en peine d'en expliquer l'origine exacte, mais tout le monde au village savait qu'elle avait pris naissance et s'alimentait...à une source qui jaillissait à flanc de côté, juste au_dessus de deux près fertiles appartenant, l'un aux Courbebaysse, l'autre aux Tanavel. ce capricieux filet d'eau naissait dans le communal et les exploitants des deux prés en contrebas pouvaient également en revendiquer la propriété.

La prairie
La source

De tels hommes sont indispensables dans un pays pour personnifier le démon du mal et servir, en quelque sorte, d'épouvantail et de mauvais exemple.

Types villageois
L'abstention de Cournifle

Bien entendu, il ne buvait du vin que chez les autres. La cave, chez lui, était fermée à clef et sa femme gardait ladite clef dans sa poche. Pourtant, il avait pour le divin pinard la même prédilection que pour une jambe de cochon savoureuse ou un quartier de pot-au-feu. c'était plaisir de le voir liquider une bouteille de "rouge" offerte par des amis : il égouttait le fond du verre avec une minutie qui ne laissait aucun doute sur son penchant à l'intempérance, réfréné seulement par intérêt...

Types villageois
L'appétit de Courniogue

Mais à la fin, tous ses méfaits remontèrent à la surface trouble de sa conscience et il éprouva le besoin irrésistible de se confesser. (...)
Les péchés lui montaient à la gorge avec des bouffées de sang, et l'étouffaient.

Types villageois
La dernière farce de Martinou

L'attente fut désespérément longue, mais enfin l'heure de la reddition des comptes sonna tout de même au cadran du destin.

Types villageois
La dernière farce de Martinou