La civilisation est façonnée, littéralement à l’image de l’homme. Et puisque le besoin d’opérer une dissociation s’avère profond, la pute ne doit pas tomber enceinte, la mère porteuse ne doit pas avoir de rapports sexuels. Partout, on refuse aux femmes leur appartenance intégrale à l’humanité
C’est ici qu’intervient le discours pro-travail du sexe. C’est le lubrifiant dont l’industrie du sexe a besoin. Elle exige la plus grande tolérance possible pour poursuivre et accroître ses activités. Il n’existe aucun autre discours qui pourrait avoir un tel impact et aider autant cette industrie que celui prétendant que c’est une question qui relève du droit des femmes. Et ici, le brouhaha sur les syndicats joue le rôle de bouclier derrière lequel se dissimule l’industrie du sexe
L’éternel paradoxe dans le récit favorable au travail du sexe est qu’il se prétend positif envers la sexualité tout en évitant d’en parler
Un mouvement social doit être capable d’identifier les contradictions dans la société telles qu’elles existent aujourd’hui et, en particulier, où se situe le germe du changement social
On met en opposition l’ouverture et la censure, le sujet et la victime, la personne majeure et la personne vulnérable, l’actif et le passif, le libéral et le moraliste. Ceci ne se veut aucunement une analyse de la pornographie et de la prostitution, mais une manière de bloquer la façon de les penser analytiquement et un effort pour nous contraindre à abandonner notre opposition à la prostitution et à la pornographie
Comme tous les systèmes qui acceptent les inégalités, l’ordre néolibéral déteste les victimes
La revendication de la légalisation de la prostitution fait l’affaire en réalité de l’industrie, c’est-à-dire des propriétaires de bordels, des entrepreneurs et des proxénètes
Afin de pouvoir vendre quelque chose qui est séparé de la personne qui vend, il faut d’abord que cette chose soit constituée en fonction distincte
La notion de vendeuse/travailleuse du sexe est fondée sur une conception de l’être humain dissocié