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Citation de Sayfullah


Toute chose, tout phénomène peut ainsi être envisagé à deux niveaux de réalité ou de vérité : celui de la réalité relative et celui de la réalité ultime. Ces deux réalités correspondent à deux points de vue, deux visions de la réalité : la vérité ou réalité relative est relativement ou conventionnellement vraie et réelle, mais, finalement, elle est illusoire ; la vérité ou réalité ultime est définitivement vraie ou réelle, étant l’expérience authentique au-delà de toutes les illusions.
Toutes les perceptions du samsâra sont des expériences de la réalité relative ; le nirvâna, qui est l’au-delà des illusions et des souffrances du samsâra, est le niveau de la réalité ultime.
Ainsi, par exemple, les expériences d’un être dans un état infernal sont réelles d’un point de vue relatif, alors que d’un point de vue ultime, elles sont illusoires. Cela signifie qu’un être qui se trouve dans un état infernal y souffre réellement : dendon point de vue, ses expériences et sa souffrance sont bien réelles et infernales. Mais du point de vue ultime, l’enfer n’existe pas, il est uniquement une projection, une production de l’esprit conditionné, dont la nature est essentiellement vide.
Les souffrances viennent de l’illusion consistant à ne pas reconnaître la vacuité des phénomènes, qui nous fait leir attribuer une réalité qu’ils n’ont pas ; cette saisie nois assujettit à des expériences douloureuses.
Cette situation se comprend mieux par un exemple, celui du rêve : le rêveur qui est soumis à un cauchemar souffre. Pour lui, ce cauchemar est vrai, c’est même la seule réalité qu’il connaisse. Pourtant, ce rêve n’est pas une réalité tangible, il n’est pas véritablement réel, il n’a pas de réalité hors des conditionnements propres à l’esprit du rêveur, hors de son karma personnel de rêveur. D’un point de vue ultime, c’est donc une illusion. L’illusion du rêveur est de ne pas reconnaître la nature de ses expériences. Ignorant leur nature, il prend ses propres productions — les projections de son esprit — pour une réalité autonome ; s’illusionnant, il est effrayé par ses propres projections et se créé lui-même sa propre souffrance. L’illusion est de prendre réel ce qui ne l’est pas vraiment. Bouddha Shâkyamuni a enseigné que tout les états du samsâra, tous les phénomènes de nos expériences d’une façon générale, sont des apparences illusoires qui ne peuvent être considérées ni comme vraiment réelles ni non plus comme complètement illusoires. Il a illustré cette double nature en prenant l’exemple de la lune apparaissant sur un plan d’eau :

La nature de tout phénomène, de toute apparence,
Est semblable au reflet de la lune sur l’eau.

La lune reflétée par le plan d’eau est réelle dans la mesure où elle y est visible ; mais sa réalité n’est qu’apparente, relative et illusoire car la lune sur l’eau n’est qu’un reflet ; elle n’est ni vraiment réelle, ni complètement illusoire.
Dans cette perspective, on se réfère à la réalité relative comme à une réalité d’apparence.
Bouddha Shâkyamuni prit aussi d’autres exemples, en disant que toute chose a nature semblable à une projection, à une hallucination, à un arc-en-ciel, à une ombre, à un mirage, à une image dans un miroir, à un écho, etc. ; en dehors d’une simple apparence résultant de l’« opérativité » de facteurs connexes, aucun phénomène n’a en lui-même d’existance propre.
Il nous faut bien comprendre cette situation car, bien qu’ils n’aient pas de réalité véritable, nous nous attachons à tous ces phénomènes comme s’ils étaient réels. L’objectif de l’enseignement du Bouddha est la dissolution de cette fixation, sources d’illusions aussi durables que les conditionnements du karma.
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