II est sûr qu'on l'appelle ainsi parce que ce coin de jardin permet à son propriétaire de pratiquer un alpinisme de casse-cou : s'il veut, par exemple, planter entre deux pierres une petite androsace, il faut qu'il pose légèrement un pied sur cette pierre qui branle un peu, tandis que son autre jambe se balance en l'air, de manière à ne pas marcher sur un tapis d'érysime ou d'aubriétie en fleur. II faut qu'il s'étende, s'accroupisse, se retourne, s'allonge, saute, tombe, s'incline de la façon la plus audacieuse pour pouvoir planter, piocher, creu- ser et sarcler au milieu de ces rochers pittoresquement étagés et pas précisément en équilibre.