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Joseph Gagnaire (Traducteur)Josef Capek (Illustrateur)
EAN : 9782264030337
154 pages
10-18 (14/12/1999)
3.89/5   107 notes
Résumé :
Quel est ce curieux spécimen humain aux mains vertes ? Sous forme d'almanach, Capek observe avec humour et tendresse les manies du jardinier, partageant son effort et ses émerveillements au gré des floraisons. Cette promenade poétique de janvier à décembre est devenue un classique.

« Dans le jardin de Capek on ne s’ennuie jamais. Mieux, on s’amuse. »
Week-end, l’Express (Bruxelles)

« Un petit trésor d'humour et de malice. »
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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En regardant les jardins de mes voisins et amis Babélio, nombreux à avoir écrit sur ce livre, me vient plutôt l'envie de partir seul en forêt.
Vous avez apparemment tous beaucoup apprécié ce livre, d'un auteur important et singulier, je me sens donc bien sale à l'idée d'écrire mon désaccord...
C'est un bien bel objet (aux éditions de l'Aube, les couvertures des deux éditions 10/18 m'auraient fait reposer le livre malgré l'auteur... Il faudrait faire relire le passage sur les légumes à leurs illustrateurs...), les dessins de son frère sont parfois très jolies, le ton y est plutôt humoristique et léger, mais...
Passons d'abord l'aspect technique (même si je n'ai jamais pris ce livre, contrairement à d'autres, pour un réel traité de jardinage), qui au regard des connaissances actuelles (sur la vie des sols par exemple) semble vieillot... Il est en outre le cul entre deux fosses, de la badinerie à la jargonnerie sans transitions. Douces moqueries aux vains parfums; on ne saurait y reconnaitre un bon conseil...
Donc comment le prendre ? Je ne pense pas qu'il ait voulu en faire une critique des valeurs de la bourgeoisie... Ou bien si ?
J'en garde ce goût imprécis, comme cette appellation persistante de "mauvaises herbes", et vous renvoie par exemple vers le regretté Gilbert Cardon des Fraternités Ouvrières, avec un remarquable documentaire disponible ici : https://vimeo.com/127024480
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Il y a des livres qu'on aime lire et relire parce qu'ils sont intemporels et charmants.
Ce livre de Karel Capek fait partie de cette catégorie.

Il nous emmène dans un beau voyage au Pays du Jardin !
Se laisser guider par lui, ce passionné de jardinage, participer à ses émerveillements, ses étonnements, quel plaisir !

Que la nature est belle ! Oui, mais dans un jardin, il faut la maîtriser cette nature, sinon elle déborde vite de partout et elle vous envahit ! Karel Capek, lui, sait comment s'y prendre.
Il nous invite mois après mois, sous la forme d'un almanach, à cheminer par les allées, à prendre soin des plates-bandes.
Pas un mois où il ne se passe rien au jardin !

Ce ne sont pas des conseils ordinaires qu'il nous donne, il nous convie avec beaucoup d'humour à l'amour des plantes. Sa passion est communicative. On a envie de bichonner notre jardin avec lui !

Que vous ayez de l'expérience en matière de jardinage ou non, vous ne pouvez que tomber sous le charme de ce livre dont l'écriture est pleine de gaieté.
Il nous distille du bien-être, avec les parfums, l'esthétique des fleurs et le gazouillis des oiseaux.

Il ne faut pas aller bien loin pour faire de belles observations et de belles découvertes.
Avec ces temps de confinements et parfois de morosité ambiante, le jardin est tout indiqué pour s'aérer les poumons et l'âme en même temps !

Impossible de s'ennuyer dans le jardin de Karel Capek ! On ne tient pas en place, il y a toujours quelque chose à faire !

Mais c'est quoi un jardinier ?
Plusieurs réponses, vu la complexité du personnage !

Le jardinier est un homme qui parle par images.
Il aime dire que « l'hiver résiste aux assauts du printemps », et il se sent humilié de ne pouvoir « contribuer à la mort de ce tyrannique hiver ».

L'homme jardinier est d'humeur changeante.
Il peste contre le mauvais temps. Il « enrage comme un lion en cage », parce qu'il est contraint de « rester près du poêle avec un gros rhume ». Bref, il se met en retard pour la venue du printemps au jardin ! C'est alors que le jardinier prend conscience que « la patience est la mère de la sagesse ».

C'est un homme tourmenté : « le quatrième jour, quand ce germe a poussé démesurément, le jardinier commence à se demander avec inquiétude si ce ne serait pas de la mauvaise herbe. »

C'est un homme bizarrement conçu !
« L'homme jardinier est indubitablement un produit de la civilisation et pas du tout de l'évolution naturelle. S'il avait été produit par la nature, il serait fait tout différemment ; il aurait des jambes de scarabée afin de n'être point obligé de s'asseoir à croupetons et il aurait des ailes » « pour pouvoir s'élever au-dessus de ses plates-bandes (On dirait du Pierre Dac). Quiconque n'en a pas fait l'épreuve ne peut se faire une idée de l'embarras que constituent les jambes pour un homme qui ne sait où les poser » « comme elles sont inutilement longues quand il faut les plier au-dessous de soi » « ou bien avoir des membres extensibles à volonté comme un pied d'appareil photo. » (Je vous invite à voir l'illustration correspondante qui est absolument hilarante !)

De nombreux dessins, de la main du frère de l'auteur, Josef Capek, très simples et enfantins, et malicieux à souhait, viennent illustrer de façon appropriée les textes de ce livre.

Et comment on prépare la terre à semences ?
C'est « un grand mystère » qui « comporte des cérémonies magiques. »

La vie du jardinier est pleine de changements et de volonté créatrice, mais il lui arrive souvent de sortir un peu de la mesure…
Bientôt « la convoitise du collectionneur » naît en lui, et il s'enlise de plus en plus profondément dans cette passion. Passion qui devient de la spécialisation, qui fait de lui un « maniaque exalté » qui ne vit que pour ses roses, ses orchidées ou encore ses dahlias !

Et on s'amuse avec des situations cocasses, qui surviennent à son insu.

La lance d'arrosage est un être qu'il faut apprivoiser : « elle se tord, fait des cabrioles », « se jette sur l'individu », « se roule autour de ses jambes : il faut alors qu'il pose le pied dessus ; mais elle se dresse et lui entoure la taille et le cou. Tandis qu'il lutte avec elle comme avec un python, le monstre tourne son bec de cuivre vers le ciel et dégorge un violent jet d'eau dans les fenêtres, sur les rideaux tout frais posés. »
Et on pourrait imaginer en arriver à la situation de « l'arroseur arrosé », comme dans le célèbre film de Georges Méliès !

Ce livre est très plaisant.
Le ton est enjoué et humoristique. L'écriture est joliment poétique.
Le texte est enthousiaste et exaltant.
Il foisonne d'émotions et de sensations !

C'est indéniable, il y a un sacré vécu dans ce que nous raconte Karel Capek.
Une chouette invitation à déambuler dans ces petits lopins de terre, à admirer, à observer, à pratiquer l'art de la patience, et à en « prendre de la graine » !

« Je ne vous révélerai pas le secret qui fait que les jardiniers se reconnaissent entre eux, je ne vous dirai pas si c'est par le flair, ou grâce à quelque mot de reconnaissance ou bien à l'aide d'un signe secret. »
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Avec le beau temps et l'été qui a débuté il y a quelques jours, je ne suis dit qu'il était temps de débuter la lecture de "l'année du jardinier".
Je dois dire tout d'abord que j'adore cette (nouvelle) couverture choisie par 10/18.
Mon papa est un fou de jardin et déjà toute petite je le suivais dans le jardin. Je pense qu'il est aussi accro que l'auteur lui même, implorant pour avoir de la pluie ou un peu plus de soleil, passant l'hiver a s'ennuyer en attendant les beaux jours et l'été a vouloir vite rentrer de vacances pour retrouver le jardin. Bref, j'ai souvent souri car j'avais l'impression que ce livre avait été écrit par ou pour lui.

Je dois dire qu'il m'a transmit un peu de cette passion, je dis bien un peu car j'aime jardiner, je trouve que ça me détends mais je ne suis pas aussi assidue. Enfin pour le moment je n'ai qu'une petite terrasse mais j'attends avec impatience d'avoir mon jardin.

Le livre m'a vraiment plu, l'auteur est drôle, voila par exemple un extrait ou ils parlent des femmes ou plutôt des fleurs :

"Voyez-vous, les fleurs sont comme les femmes ; lorsqu'elles sont belles et fraiches, on y laisserait ses yeux, on ne se rassasie jamais de leur beauté, il y a toujours quelque chose qui échappe, mon Dieu, car toute beauté est en quelque sorte impossible a embrasser ; mais des qu'elles commencent a se flétrir, je ne sais pas, mais on dirait qu'elles se mettent a se négliger (je parle des fleurs) et si je voulais être méchant, je dirais qu'elles ont de fort mauvaises façons. Quel dommage, ma charmante beauté (c'est des fleurs que je parle), quel dommage que le temps coule ! La beauté passe ; seul, le jardinier demeure."

Il nous parle a merveille de sa passion, pour moi novice j'ai trouvé certains détails un peu compliqué car comme il le dit si bien on devient jardinier avec l'expérience.... Je pense que je relirais ce livre dans quelques années quand j'aurais l'expérience et alors la, je pourrais encore plus l'apprécier!
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Ma lecture de « la guerre des salamandres » avait été si enthousiasmante que je m'étais promis de lire d'autres oeuvres de Karel Capek. Lorsque je suis tombée sur ce bouquin en occasion, je me suis dit « chouette, un Capek » puis j'ai lu la 4ème de couverture et mon emballement est retombé. le sujet ne me tentait pas plus que ça. « L'année du jardinier » est une sorte d'almanach du jardinier, évoquant mois après mois les travaux du jardin. Si j'aime admirer la beauté d'un jardin, si j'aime contempler la grâce des fleurs, je n'ai pas du tout la main verte et je n'aime pas le jardinage. Préparer la terre, semer, arroser, tailler… toutes ces activités ne m'attirent pas et même m'ennuient profondément. Je craignais donc que ce livre me procure le même ennui que l'activité de jardinage. Mais c'était sans compter sur le talent de Karel Capek.

« L'année du jardinier » ne m'a pas passionnée mais ne m'a pas ennuyée non plus. L'ouvrage bénéficie du ton si particulier de Capek. A la fois drôle et poétique, « l'année du jardinier » propose une peinture sympathique de la passion du jardinage. le tout est agrémenté des dessins de Josef, frère de Karel, dont le trait simple et tout en rondeurs est très agréable à l'oeil.

Je préfère nettement lorsque Capek met son talent d'écrivain et son humour au service d'un propos plus politique mais j'avoue avoir pris plaisir à cette lecture anodine. Ce qui me conforte dans l'idée de poursuivre ma découverte de cet auteur si singulier.

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Amis des jardins, obsédés du bêchage, du binage, de l'arrachage, bref de toutes les activités liées au jardinage, ce livre est pour vous! Et aussi pour les autres, car il est hilarant!

Je ne connaissais que de nom cet auteur tchèque qui présente son livre comme un almanach, au fil des saisons.Un calendrier à la fois juste et désopilant des mille et une obsessions, manies , préoccupations du jardinier.

Même si cet ouvrage date de 1929, il me semble toujours d'actualité, on se retrouve vraiment "nous autres les jardiniers " ( eh oui, je fais partie aussi de ces fous furieux ) , comme se complaît à le clamer l'auteur, dans les "misères " auxquelles sont confrontés les "as"du semis ,de l'arrosage .Ah, l'arrosage, un morceau d'anthologie ! "On pourrait s'imaginer qu'il n'y a rien de plus simple que d'arroser un jardin. Mais on ne tarde pas à s'apercevoir que la lance d'arrosage est un être tout particulièrement astucieux et dangereux :elle se tord, fait des cabrioles, se détend soudain, répand sous elle une grande quantité d'eau pour s'enfoncer ensuite voluptueusement dans le marécage qu'elle a ainsi créé. "

Au coeur de cet almanach sévit bien sûr le temps. "C'est une drôle de chose que le temps; il n'est jamais comme il devrait être ; il exagère toujours dans un sens ou dans l'autre." le jardinier devient alors poète .Mais à la différence du poète, "il ne peste pas seulement contre le vent du nord mais aussi contre les furieux vents de l'est; et il en veut moins aux tempêtes de neige qu'aux gelées traîtresses et qui viennent à pas de loup".

J'ai adoré parcourir cette chronique d'un passionné, qui n'hésite pas à pratiquer l'auto-dérision. Les dessins de son frère, qui accompagnent ses propos, sont tout autant humoristiques.

Et comme l'auteur a raison! Une année de jardinier ne suffit pas .Je lui laisse le mot de la fin , qui n'en est pas une..." le jardin n'est jamais fini. En ce sens, le jardin ressemble au monde et à toutes les entreprises humaines. "
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
C'est une loi naturelle qu'aucune de vos graines ne germe ou bien que toutes lèvent à la fois. On se dit: «Ici quelque chardon décoratif, comme un cirsium ou un onopordon, irait à merveille. » Et on achète un sachet de graines de chaque espèce, on les sème et on se réouit de voir comme elles lèvent bien ; quelque temps après, il faut les repiquer et le jardinier est tout épanoui à la pensée qu'il a cent soixante-dix pots contenant chacun un plant rempli de vie ; il se dit que faire soi-même les semis, c'est tout de même l'idéal. Et maintenant, il faut planter tout cela ; mais que faire de cent soixante-dix chardons? II en a déjà piqué partout où il y avait un pouce de terre et il lui en reste encore plus de cent trente : alors, faudra-t-il les jeter au fumier, ces plants qui ont coûté tant de peine ?
« Voisin, ne voudriez-vous pas quelques plants de cirsium? c'est très décoratif, vous savez.
- Ma foi, oui, à la rigueur. »
Dieu merci, le voisin en a pris trente. Le voilà maintenant qui court dans son jardin, fort embarrassé pour trouver un coin où les planter.
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II est sûr qu'on l'appelle ainsi parce que ce coin de jardin permet à son propriétaire de pratiquer un alpinisme de casse-cou : s'il veut, par exemple, planter entre deux pierres une petite androsace, il faut qu'il pose légèrement un pied sur cette pierre qui branle un peu, tandis que son autre jambe se balance en l'air, de manière à ne pas marcher sur un tapis d'érysime ou d'aubriétie en fleur. II faut qu'il s'étende, s'accroupisse, se retourne, s'allonge, saute, tombe, s'incline de la façon la plus audacieuse pour pouvoir planter, piocher, creu- ser et sarcler au milieu de ces rochers pittoresquement étagés et pas précisément en équilibre.
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Le troisième jour quelque chose sort au bout d'une Iongue tige blanche et se met à pousser à toute vitesse. Le jardinier jubile et pousse presque des cris, se disant que ça y est : il entoure cette pousse d'autant de soins que la prunelle de ses yeux.
Le quatrième jour, quand ce germe a poussé démesurément, le jardinier commence à se demander avec inquiétude si ce ne serait pas de la mauvaise herbe. II ne tarde pas à constater que cette crainte était justifiée. Toujours ces choses longues et menues qui poussent dans les pots de fleurs sont de mauvaises herbes. II semble évident que c' est là quelque loi naturelle.
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C'est pourquoi, à l'automne, il transporte ses plantes de place en place comme une chatte ses petits. Chaque année il se dit avec contentement : «Bon, maintenant tout est planté et à sa place. L'année prochaine je me reposerai. » Le jardin n'est jamais fini.
En ce sens, le jardin ressemble au monde et à toutes les entreprises humaines.
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Un beau jour il vous arrive de planter vous-même de votre propre main une fleur (dans mon cas, ce fut une joubarbe) ; au cours de l'opération, par quelque écorchure ou autrement, un peu de terre pénètre dans votre organisme et détermine une sorte d'inflammation ou d'intoxication : bref vous devenez un jardinier fanatique.
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