Le platane
A la pépinière, mes feuilles et mes racines touchaient celles de mes compagnons, nous échangions facilement des informations. Ici, j’étais un étranger. Les humains communiquent dans une langue bizarre que peu à peu j’ai fini par deviner. A les observer, à les entendre, je perçois leurs vibrations de joie et de peur, mais je ne les comprenais jamais complètement. Au début, l’horizon m’a manqué, puis je me suis acclimaté. J’ai grandi lentement, et un matin, enfin, j’ai contemplé le paysage au-delà des toits de la place.