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Citation de Tempsdelecture


Dans la journée, le cabaret dort.

Lola est venue très tôt écouter son sommeil. Elle s’est assise dans la salle, qu’elle n’a pas voulu allumer, comme une mère qui veille, profitant du silence pour réfléchir à l’avenir de son enfant.

Les deux fenêtres travesties par des rideaux rouges s’arrangent avec la lumière pour laisser passer quelques rayons qui indiquent la direction de la scène. Lola est aussi émue par ces particules élémentaires, naturelles, qui touchent délicatement l’espace par endroits, que par le feu d’artifice qui le dévoile, le consume entièrement le soir. Elle est aussi émue par l’espace vide de la scène, plein de souvenirs et plein d’attentes, que par l’espace couvert de plumes, de paillettes, de musique et de danse, livré à l’instant présent. Elle aime autant le silence que le bruit, la solitude que la troupe. Elle s’est assise, spectatrice privilégiée au milieu des tables et des chaises sans clients. Le long rideau de velours qui cache les coulisses est ouvert, comme une invitation à en pénétrer les secrets. Le spectacle comme la vie est souvent un travestissement, un trompe-l’œil ; parfois, on cherche la vérité derrière l’apparence faussement merveilleuse. Ou bien on se berce d’illusions, un voile de paillettes devant les yeux, parce que c’est agréable de garder une âme d’enfant. De ne rien déchirer. Ni le beau ruban, ni le papier cadeau, ni la boîte qui peut contenir une déception.
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