L’argent n’est pas que l’universel entremetteur à la Renaissance. On l’a vu, il est aussi un problème moral. C’est pourquoi la question de l’usure resurgit avec une envergure nouvelle.
Il suffit de penser à la fameuse chapelle de l’Arena à Padoue. Ses murs sont entièrement recouverts par des fresques de Giotto, cinquante-trois, au total. Outre le fait qu’elle soit d’une beauté vertigineuse, c’est l’identité du commanditaire qui est intéressante : Scrovegni fils dont le père était un grand banquier pratiquant, comme la plupart des banquiers de l’époque, l’usure, et que Dante avait expédié tout droit en enfer.
L’usure ! Quel terrible mot ! C’est l’argent qui enfante, c’est ce métal froid qui altère les choses. L’usurier est celui qui se dresse contre Dieu, qui rejette la nature, qui veut s’enrichir sans travailler.